La CCN demande à Ottawa de revoir le statut du parc de la Gatineau
Le parc de la Gatineau, en automne (archives).
Photo : Radio-Canada / Jean-Sébastien Marier
La Commission de la capitale nationale voudrait que le cadre légal du parc de la Gatineau soit revu pour préciser son statut de protection et ses limites géographiques. C'est ce qui figure dans la version provisoire de son plan directeur le plus récent, qui entre dans sa phase finale de consultation avant d'être adopté.
Le plan directeur vient d'entrer dans sa phase finale de consultation et doit remplacer le dernier plan, qui date de 2005. Cela fait quelques années que la Commission de la capitale nationale (CCN) l’élabore. Pour ce faire, elle consulte différents représentants. Une version définitive sera soumise au conseil d’administration de la CCN
en janvier 2021 avant d'être officiellement approuvée.Parmi les points du plan directeur, la CCN
propose de doter le parc d’un statut légal.Le cadre légal du parc de la Gatineau devra être étudié en vue de le bonifier, notamment en précisant le statut de protection du parc et ses limites. En particulier, une mise à jour de la description technique des limites du parc s’impose. De plus, en modifiant le cadre légal il serait possible de préciser les outils à la disposition de ses gestionnaires
, peut-on lire dans la version provisoire.
Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de volonté évidente du gouvernement Trudeau de légiférer sur cette question
, a fait remarquer la sénatrice indépendante Julie Miville-Dechêne, en entrevue à Radio-Canada.
D'après elle, la CCN
n'a pas assez de pouvoir pour protéger adéquatement le parc.« Il est anormal que ce parc, qui est quand même un des joyaux de la région, ne soit pas davantage protégé; et la première chose à faire, c'est qu'au moins ses frontières soient garanties par un projet de loi. »
La sénatrice rappelle aussi que le statut du parc est compliqué, ce dernier étant entouré de municipalités, très fréquenté, presque urbain, récréotouristique, comprenant des terrains privés et abritant des résidents.
C'est très compliqué, la question du parc de la Gatineau, ce n'est pas un parc national comme les autres. C'est un parc fédéral, donc il ne bénéficie pas des mêmes protections que les autres grands parcs nationaux
, ajoute-t-elle.
D’avoir les limites du parc de la Gatineau qui sont inscrites dans la loi, à long terme ça protège vraiment le parc de toutes sortes de décisions qui pourraient avoir lieu, et en même temps ça pourrait confirmer le mandat qu'on a de conservation dans le parc
, a renchéri pour sa part Catherine Verreault, gestionnaire principale au département des Ressources naturelles et gestion des terrains urbains du Québec et du parc de la Gatineau de la CCN .
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Dans cette version provisoire, la CCNtravailler en collaboration avec Services publics et Approvisionnement Canada et Justice du Canada pour évaluer les possibilités de renforcer la loi, en vue de mieux protéger les écosystèmes et d’accorder à la CCN des moyens plus modernes pour gérer les activités du parc.
Pour sa part, la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, a fait savoir dans un courriel adressé à Radio-Canada que la conservation et la protection de l'habitat naturel
étaient des priorités centrales
pour le gouvernement.
La protection de nos parcs de classe mondiale et le joyau de la région de la capitale nationale, le parc de la Gatineau, ne font pas exception
, peut-on lire également.
De plus, la CCN
envisage ainsi de pouvoir réglementer certaines autres activités, comme le droit de faire voler des drones.Dans ce plan, la CCN
met aussi beaucoup l'accent sur la protection des corridors écologiques.Comment assure-t-on la pérennité des corridors écologiques? Ça dépend des municipalités qui entourent le parc de la Gatineau
, affirme Benoit Delage, directeur du Conseil Régional de l'Environnement et du développement durable de l'Outaouais (CREEDO).
Un parc comme le parc de la Gatineau, c’est un parc qui a deux fonctions : la préservation de milieux naturels, mais aussi le récréotourisme. Il a un poids très important dans l’économie de la région. L’équilibre entre les deux doit être maintenu et adressé dans cette planification stratégique
, résume-t-il.
D’autres modifications prévues par le Plan directeur
Fermer des sentiers non officiels créés par les usagers dans des habitats sensibles pour protéger plus de 150 espèces menacées
En contrepartie, environ une centaine de kilomètres de nouveaux sentiers vont être officialisés dans les 10 prochaines années
Diminuer le nombre de points d’accès à partir des quartiers avoisinants
Augmenter la capacité de stationnement aux abords du parc
Établir une marche à suivre pour la réconciliation avec les peuples autochtones
La CCN
recueille jusqu'au 20 septembre les commentaires des citoyens pour rédiger la version finale de son Plan directeur, attendu en janvier 2021.Correction :
Une version précédente du texte indiquait que les modifications prévues par le Plan directeur prévoyaient augmenter le nombre de points d’accès à partir des quartiers avoisinants ainsi que diminuer la capacité de stationnement aux abords du parc. Or, il s'agit d'une réduction du nombre de points d'accès à partir des quartiers avoisinants et d'une augmentation de la capacité de stationnements aux abord du parc.
Avec les informations de Godefroy Macaire-Chabi et de Yasmine Mehdi