Une formation québécoise sur l’enseignement à distance fait fureur à l’international

Une adolescente suit une activité de formation à distance.
Photo : damircudic
Une formation de l’université TÉLUQ développée en urgence alors que l’enseignement à distance devient la norme connaît un vif succès sur la scène internationale.
Le principal objectif était évidemment d’outiller les professeurs et les enseignants québécois qui n’avaient jamais enseigné à distance, mais la formation développée par Cathia Papi compte maintenant 130 000 utilisateurs répartis dans 134 pays.
La formation gratuite d’une quinzaine d’heures, adaptée aux enseignants et professeurs du primaire à l’université, a été commandée dès le mois d’avril par le ministère de l’Éducation.

L’an dernier, plus du quart des étudiants de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard venaient de l’étranger.
Photo : damircudic
Le dernier module a été mis en ligne la semaine dernière. Docteure en sciences de l’éducation et professeure à la TÉLUQ, Cathia Papi explique que la formation à distance a ses particularités et qu’il ne suffit pas de mettre en ligne le cours magistral normalement enseigné en classe.
C'est tout un défi, autant pour les enseignants que pour les apprenants
, nuance la spécialiste qui a développé la formation avec une équipe d'une cinquantaine de personnes. Elle invite d’abord les enseignants à ne pas tenir pour acquis que l'apprentissage à distance sera facile pour les élèves et les étudiants, même s'ils maîtrisent habituellement les outils technologiques.
« La recherche montre bien que les usages qu'on fait [des technologies], qui sont des usages sociaux, ne sont pas les mêmes que les usages pédagogiques et qu'il n'y a pas de passage direct de l'un à l'autre. »
L'enseignant a une double tâche qui est à la fois d'adapter son cours pour réussir à accompagner les étudiants de façon plus générale à distance et d'aider les apprenants à apprendre comment étudier à distance. C'est du gros travail.
De manière générale, elle suggère aux enseignants et aux professeurs de varier la manière dont ils présentent leur contenu. Elle leur propose d’alterner entre les exposés en direct, les lectures suggérées, les présentations PowerPoint narrées en différé, etc.
Attention aux plus jeunes
Si les étudiants universitaires s’attendent à devoir passer en revue de longues listes de lectures en solo, Cathia Papi insiste sur le fait qu'auprès des jeunes du primaire, il faut prioriser les cours en direct avec le plus d’interactions possible.
« Pour les petits, ce qui prime avant tout, avant la pédagogie, c'est l'affectif. Il y a un lien affectif entre l'enseignant et l'élève. Donc, il faut réussir à maintenir ce lien. »
La professeure invite aussi les enseignants à assurer un suivi assez serré avec les élèves, étant donné le contact plus difficile.
La formation en ligne développée par Cathia Papi et son équipe est gratuite, accessible à tous et offerte sur le site web de la TÉLUQ (Nouvelle fenêtre).