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Des citoyens dénoncent le développement « illégal » d'un camping à l'île d'Orléans

Le terrain de la pointe d'Argentenay vu du haut des airs.

La pointe d'Argentenay est farouchement défendue par des citoyens de l'île d'Orléans.

Photo : Coalition citoyenne pour la sauvegarde de la Pointe d'Argentenay

L’achalandage estival soutenu et des signes de développement ont poussé des citoyens de l’île d’Orléans à porter plainte contre le Camping de la Pointe, à Saint-François. Le même Camping a fait l’objet d’une levée de boucliers ces dernières années, quand la multinationale française Huttopia souhaitait le transformer en prêt-à-camper de luxe.

Quand Huttopia a finalement décidé d’abandonner son projet à l'extrême est de l'île, la Coalition citoyenne pour la sauvegarde de la pointe d’Argentenay avait poussé un soupir de soulagement. 

Elle a été d’autant plus rassurée quand la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a émis, l'hiver dernier, un avis préliminaire défavorable à l'usage récréotouristique du lot convoité, zoné agricole.

Mais voilà que l’été 2020 a amené de nouvelles inquiétudes. Les scouts du District de Québec, propriétaires du terrain, ont conclu un partenariat avec l’entreprise Quatre natures pour l’exploitation du camping.

Contre toute attente, [...] il appert que des activités de camping commercial sont bel et bien exercées cet été, déplore la Coalition dans une plainte adressée il y a quelques jours aux scouts, à divers ministères, à la Municipalité de Saint-François-de-l'Île-d'Orléans, à la MRC et à la CPTAQ.

En développement?

Les sites, utilisés pour les activités de scoutisme, proposaient à l'origine du camping rustique, sans services. Mais selon des observations citoyennes, l'usage aurait changé cette année et des signes de développement auraient été observés.

De nouveaux emplacements y sont récemment apparus. Un prototype de tente [prêt-à-camper] y est érigé et tous les matériaux pour en construire une dizaine apparaissent à l'entrée du site. Un nouveau réseau électrique dessert les sites de camping, soutient la Coalition.

Des véhicules motorisés, normalement interdits, ont aussi été vus sur le terrain de camping cet été.

La plainte fait également état d’intrusion dans des champs agricoles de la rue d'Argentenay, d'une pression sur la ressource d'eau et d'une hausse importante de la circulation automobile sur la rue d'Argentenay. On voit les impacts. Tout ce qu'on avait dit devant la CPTAQ s'avère, dénonce Caroline Roberge, l'une des porte-parole de la coalition.

Il y a une question de confiance en les institutions. La Municipalité le sait elle aussi que ce camping-là n'a pas été autorisé.

Une citation de Caroline Roberge

Mme Roberge déplore que les élus de Saint-François fassent fi des réglementations et qu'ils tolèrent le camping. C'est même plus qu'une tolérance, elle est partenaire. Le logo de la Municipalité se trouve en effet parmi les partenaires sur le site Internet du Camping de la Pointe.

Inspections et réplique des scouts

Joint par Radio-Canada, le propriétaire de Quatre natures, Yohann Moucheboeuf, a minimisé le développement qui se fait actuellement sur le site. Il assure que le nombre d'emplacements n'a pas changé. Il reconnaît cependant que l'achalandage a été important cet été.

Quant au site de prêt-à-camper, il a toujours été là, a-t-il dit. Sur la présence de motorisés, M. Moucheboeuf affirme qu'ils sont toujours interdits, mais il a aussi admis qu'il n'avait pas refusé leur présence lorsque ceux-ci se présentaient après une réservation.

Invitée à réagir à la plainte, la MRC de L'Île-d'Orléans a assuré qu'un inspecteur se rendrait sur place. C'est du moins ce qu'a affirmé le préfet, Harold Noël. Ce dernier a refusé de commenter davantage, préférant attendre d'en savoir plus par le rapport d'inspection.

De leur côté, les scouts du District de Québec rappellent qu'ils pratiquent le camping dans le secteur depuis les années 1960, soit avant l'instauration de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Ils n'ont pas l'intention d'ajouter des infrastructures.

Le camping offre une occasion unique d'intimité en nature et de connexion avec celle-ci. Nous comptons continuer ceci, ce qui implique de laisser le camping dans la structure prévue dans les années 60, explique Alexandre Ménard, porte-parole des scouts du District de Québec.

Droits acquis non reconnus

Les scouts ont toujours plaidé des droits acquis pour louer les installations au grand public. Des notaires et des avocats sont d'ailleurs à travailler en ce moment sur la reconnaissance de ces droits acquis, ajoute M. Ménard.

Ces droits acquis ne sont cependant pas reconnus par la CPTAQ.

Les représentants des scouts ont été invités à produire une déclaration de droits acquis dans le délai alloué [...], ce qu'ils n'ont pas fait. [...] En l'absence de cette déclaration, la Commission ne peut présumer de la prétention à un droit acquis, écrivait une commissaire en janvier dernier.

La MRC de L’Île-d’Orléans avait par ailleurs retiré sa demande d’exemption à la CPTAQ. L’avis préliminaire à lui seul n’a pas force de loi. Techniquement, le développement récréotouristique, avec un nouveau projet, pourrait toujours être réclamé une nouvelle fois devant la Commission.

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