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Aux portes des Rocheuses, Canmore se fait plus connaître pour ses activités de plein air que pour sa littéraire. Pourtant, la municipailité de moins de 15 000 habitants compte, selon certains, entre 60 et 100 auteurs.
Nous ne savions pas vraiment dans quoi nous mettions les pieds, ma femme et moi, quand nous avons acheté la librairie en 2006 raconte Charlie McLean le propriétaire de la petite librairie indépendante de Canmore, Cafe Books. Nous ne savions pas à quel point la communauté était spéciale ici. C'était vraiment une belle surprise.
Charlie McLean peut se vanter d'avoir sur ses étagères plusieurs dizaines d’auteurs qui habitent dans la municipalité et offre des oeuvres pour tous les types de lecteurs.
Charlie McLean est fier de mettre en avant le travail des auteurs locaux dans la librairie que son épouse, Joy, et lui ont rachetée en 2006.
Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay
En le suivant dans les rayons, on voit des livres de fiction, des livres pour enfants, d'histoire, de photographie et de voyage. On comprend vite que tous les genres sont représentés par les prolifiques plumes locales.
En tout, le libraire estime qu'il a sur ses étagères plus d’une centaine de titres écrits par ces auteurs. C'est au point qu’au coeur de la boutique trône fièrement une affiche avec des couvertures de livres et le slogan: Achetez local.
Charlie McLean et son épouse, Joy, qu’il présente comme le cerveau de leur boutique car elle peut passer des heures à dénicher des nouveautés se voient comme une équipe avec les auteurs de la région et veulent leur offrir de la visibilité.
Je ne sais pas si ce sont les montagnes ou la communauté qui les poussent à écrire ou s'ils viennent vivre ici pour écrire , dit le libraire. Je ne connais pas la réponse, mais il y a sûrement un truc entre les montagnes et les auteurs.
Nicky Pacas estime que les montagnes poussent les personnes à se dépasser, et l'écriture n'y échappe pas.
Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay
Nicky Pacas est coordinatrice pour l’art et la culture à la municipalité de Canmore. Selon elle, c’est la culture de la ville et de la montagne qui pourrait expliquer cette présence littéraire.
Canmore, c’est la culture du partage et l'écriture est une façon de partager.
Je pense aussi que cette ville invite les gens à repousser leurs limites jusqu'à l'excellence , explique-t-elle. Nous avons une forte densité d’auteurs, mais aussi d'athlètes olympiques, d’artistes, de programmeurs informatiques. Tous veulent se dépasser. La culture des montagnes inspire ça intrinsèquement.
Stephen Legault écrit ses livres dans la petite cabine qu'il a installée au fond de son jardin, avec vue sur les montagnes.
Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay
Stephen Legault est l’auteur de près d’une quinzaine d’ouvrages. Il a commencé à écrire lorsqu'il s'est installé dans l'ouest, il a plus de 30 ans.
Tous les paysages ont une voix. Ceux qui ont grandi ou vivent ici, s'accordent sur un point : la voix de ces montagnes nous parle particulièrement fort.
Stephen Legault a même rassemblé dans un livre, Imagine this Valley, les textes de ceux qui ont entendu ces voix, cette inspiration qui semble venir de la roche et qui ont fait de la vallée de la Bow leur demeure.
Selon lui, chaque vie est un roman et des vies riches, il y en a beaucoup dans la région.
Je pense que les montagnes ont attiré des personnes avec des vies intéressantes depuis très longtemps, depuis les Premières Nations qui vivent sur ces terres depuis plus de 10 000 ans. [...] Plus récemment, cette communauté a peut-être le plus grand nombre de doctorats et d'athlètes olympiques par habitant en Amérique du Nord.
Cette pensée rejoint celle de Nicky Pacas, qui pense que les gens aiment se dépasser dans leur domaine pour en faire profiter les autres par la suite. C'est aussi ce que pense Katherine Govier.
Originaire d’Edmonton, l’Albertaine Katherine Govier partage aujourd’hui sa vie entre Canmore et Toronto.
Photo : Radio-Canada / Vincent Bonnay
Ici, les gens sont des experts des animaux, des avalanches, de la géologie, de la société… , dit-elle.
Avec dix romans, des nouvelles et deux anthologies à son actif, elle est une autre plume renommée de la ville. Les montagnes qu’elle observe de son atelier d'écriture sont même présentes dans le titre de son dernier roman, Three Sisters Bar & Hotel.
Je pense qu'en vivant à Canmore on devient artiste.
Elle raconte que nombreux sont ceux qui se lancent dans la peinture ou la photographie en venant ici, notamment en raison de la lumière.
Tout le monde devrait devenir écrivain, même si c’est une niche, ce n'est pas facile, et les livres ne se vendent plus si bien, plaisante-t-elle. Nous avons de la chance. Ici, nous avons une merveilleuse librairie indépendante.
Selon Katherine Govier la librairiedonne le sentiment qu'écrire, c'est important, que cela crée une communauté. On le voit ici, alors je dirais que, oui, c'est l'une des raisons!