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Des parents insatisfaits du plan de retour en classe se préparent à l'école à distance

Une femme aidant un enfant à faire ses devoirs.

De nombreuses familles se préparent à concilier travail et école à la maison dès septembre.

Photo : iStock

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

De nombreux parents n’ont pas confiance dans le plan de retour en classe du gouvernement Ford et décident plutôt de garder leurs enfants à la maison en septembre, un choix qui entraîne un lot de défis.

Le mode d’enseignement en ligne proposé n’est pas jugé optimal pour bien des parents. Ils se retrouvent à court de solutions puisqu'ils considèrent que renvoyer leurs enfants à l'école n’est pas envisageable dans le contexte actuel.

Et pour ceux qui envoient leurs enfants dans des écoles de langue française s’ajoute la préoccupation du manque d’interactions quotidiennes dans cette langue.

Meghan Kapko et sa fille sur la plage.

La fille de Meghan Kapko commence la deuxième année en septembre.

Photo : Avec l'autorisation de Meghan Kapko

Meghan Kapko, une mère de famille de Kitchener, ne parle ni ne comprend le français. Son conjoint se débrouille un peu plus, mais c’est Meghan qui accompagnera sa fille de sept ans cette année dans son apprentissage en ligne.

« C’est tout un défi. J’espère trouver des ressources, des familles, des amis ou des voisins qui sont bilingues. »

— Une citation de  Meghan Kapko, mère de famille

Elle prévoit déjà prendre contact avec d’autres familles du quartier qui se trouvent dans une situation similaire pour créer un cercle de soutien et appuyer sa fille du mieux qu’elle peut.

Une enfant sur la plage avec un ordinateur portable.

La fille de Meghan a terminé l'année scolaire à distance, sur le bord de la plage avec sa famille.

Photo : Avec l'autorisation de Meghan Kapko

L’importance des interactions sociales

Intisar Awisse, une mère de famille de Waterloo, mise elle aussi sur la création d’un cercle social.

« Notre principale préoccupation, c’est l’exposition au français, parce que nous vivons dans une communauté anglophone. »

— Une citation de  Intisar Awisse, mère de famille

Son garçon de six ans devait entrer en première année. Elle n’a pas encore décidé si elle entreprendra le cursus à distance de l’école ou si elle optera plutôt pour l’école à la maison de façon indépendante, mais elle ne l’inscrira pas en salle de classe en raison de l’état de santé de membres de sa famille et des risques liés à une exposition au virus.

Avec d’autres familles, Intisar est en train de créer un petit groupe francophone avec par exemple un éducateur qui pourrait venir animer des ateliers en arts. Il s'agit d'une approche différente, qui ne dépendrait pas de l’apprentissage en ligne offert par l’école.

Après l’expérience du printemps, Intisar sait déjà que les quelque 300 minutes d’enseignement par jour à distance ne peuvent pas convenir à son garçon de six ans.

Pour des enfants de l’âge de mon fils, ça ne fonctionne tout simplement pas. Ça me préoccupe beaucoup de penser à ces 300 minutes par jour de temps d’écran, explique-t-elle.

Des élèves portent un masque.

Le port du masque sera obligatoire dès la quatrième année en Ontario.

Photo : Associated Press / LM Otero

Le modèle d'enseignement à distance du ministère de l'Éducation prévoit 225 minutes (75 %) d'enseignement quotidien en enseignement simultané par vidéoconférence. Le reste doit être réservé pour du soutien supplémentaire en petits groupes.

Les craintes d’un retard

Rita Mansourati et son conjoint ont aussi décidé de garder leur fils à la maison, même si la décision les attriste. En tant que mère, mon cœur est brisé, parce que je vois qu’il est à l’âge où il a besoin d’autres enfants et il est excité de commencer l’école, se confie-t-elle.

Son fils devait commencer la maternelle en septembre, mais le couple de Stouffville en banlieue de Toronto n’a pas confiance dans le plan de la province, particulièrement en raison de la taille des classes.

Des manifestants tiennent des affiches.

De nombreux parents critiquent le plan de retour en classe de l’Ontario en raison de la taille des classes qui ne favorisent pas la distanciation physique selon eux.

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui

« S’il y avait seulement 10 ou 15 élèves par classe j’aurais plus confiance dans cette méthode, mais à ce point-là j’aimerais voir comment l’ouverture va se dérouler avant de décider si je vais l’envoyer. »

— Une citation de  Rita Mansourati, mère de famille

Rita veut s’assurer que son garçon n’aura aucun retard lorsqu’il commencera l’école et qu’il ne souffrira pas d’un manque d’engagement social. Elle cherche à embaucher une enseignante, même si cela représente des coûts, et à créer un petit groupe auquel pourraient se joindre deux ou trois autres enfants.

Toutefois, la recherche est difficile. Tous les enseignants potentiels qu’elle trouve sont déjà des suppléants à l’école ou ont des enfants qui recommencent l’école en septembre, ce qui reviendrait au même pour elle qu’envoyer son fils à l’école alors qu’elle cherche à limiter les contacts extérieurs.

Forte demande pour des petits groupes

Des parents de partout en Ontario se trouvent dans une situation similaire. Nombreux sont ceux qui se tournent vers les médias sociaux pour mettre sur pied de petits groupes d’apprentissage.

« Les parents sont très anxieux de devoir gérer cette situation. S’ils ne parlent pas le français, comment vont-ils pouvoir aider avec l’enseignement à distance? »

— Une citation de  Kimberley Chapman, centre d’apprentissage Oxford Learning Guelph
Une élève lit son exercice de français.

Beaucoup de familles cherchent à former des petits groupes d'apprentissage pour l'année scolaire.

Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme

Kimberley Chapman, propriétaire et directrice du centre Oxford Learning à Guelph, qui offre normalement du tutorat, a décidé de créer des groupes à temps plein et temps partiel dès qu’elle a pris connaissance du plan du gouvernement sur le retour en classe.

La demande de la communauté a été immédiate, a-t-elle constaté.

En raison de la forte demande pour du soutien en français, la moitié de ses groupes sont entièrement dans cette langue.

Une équation mathématique est inscrite sur un tableau.

La demande est très forte pour les services de tutorat, en préparation de l'année scolaire.

Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme

Un plan en développement

Malgré le contexte particulier pour cette rentrée, le conseil scolaire Viamonde assure que l’appui aux élèves sera de qualité.

La directrice des services pédagogiques, Angèle Ruder, explique que Viamonde compte miser sur son expérience du printemps pour garantir la qualité de l’enseignement sur sa plateforme en ligne.

« On prépare beaucoup de ressources pour faciliter l’enseignement bimodal de l’enseignant titulaire qui aura à gérer des élèves présents et des élèves à distance. »

— Une citation de  Angèle Ruder, directrice des services pédagogiques, conseil scolaire Viamonde

Le conseil scolaire analyse présentement les nouvelles directives du gouvernement pour finaliser son plan de réouverture.

Le conseil scolaire catholique MonAvenir a décliné notre demande d’entrevue sur le sujet.

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