Une jeune pilote prodige de Gatineau lance une campagne contre les courses de rue

La police de Gatineau s'associe à la jeune pilote de Gatineau Marie-Soleil Labelle pour sa nouvelle campagne de sensibilisation.
Photo : Ismael Sy
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« La vitesse, c’est sur la piste, pas dans les rues » : voilà le message de la campagne de sensibilisation lancée jeudi par Marie-Soleil Labelle, une jeune pilote prodige de 16 ans originaire de Gatineau, en collaboration avec le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG).
Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, on voit d’abord une voiture de course sur un circuit, puis une voiture dans une rue où un homme est en train de courir. La jeune conductrice évite l'homme au dernier moment.
La course et la vitesse ont toujours été ma passion. Mais en ville, quand ça pourrait mettre la vie des autres en danger, ça n’a jamais sa place
, dit Marie-Soleil Labelle dans la vidéo.
C’est elle qui a pris l’initiative de contacter le SPVG pour mener cette campagne.

Marie-Soleil Labelle est la plus jeune pilote recrue de l'histoire de la série canadienne de courses automobiles de la Coupe Nissan Micra.
Photo : Radio-Canada / Ismael Sy
On voit tellement, aux nouvelles, des accidents qui sont produits par des jeunes de 16, 17, 25 ans qui ont roulé à 205 km/h sur une route qui est à 50 km/h, puis qui ont frappé un jeune ou n’importe qui
, explique-t-elle.
J’ai voulu faire cette campagne avec la police afin de sauver des vies [...] et pour rappeler aux jeunes qu’il y a des pistes de course au Québec où ils peuvent aller.
Les 16-25 ans visés
La police de Gatineau se dit préoccupée par la sécurité routière et rappelle que la vitesse demeure l'une des principales causes de collision sur le territoire de la Ville
.
Mais pourquoi cible-t-elle particulièrement les jeunes conducteurs de moins de 25 ans? La Municipalité donne quelques chiffres pour expliquer ce choix.
Au total, en 2019 :
- 2948 collisions ont été signalées sur le territoire de la Ville de Gatineau
- 642 collisions ont été le fait de jeunes conducteurs de 16 à 25 ans, ce qui représente environ 20 % du total et près de 2 collisions par jour
- les jeunes conducteurs ont été impliqués dans 2 collisions mortelles et 6 collisions avec blessés graves
Le but premier de tout ça, pour notre service de police, c’est d’alléger le bilan routier qu’on a sur le territoire de la Ville de Gatineau
, indique Renée-Anne St-Amant, agente relationniste au SPVG.
Pour l’organisme Auto Sport Québec, qui est associé à cette campagne, il est intéressant de cibler les jeunes conducteurs, même s’ils ne sont pas les seuls concernés par la vitesse au volant.

Auto Sport Québec estime qu'il faut cibler les jeunes conducteurs pour leur donner de bonnes habitudes de conduite.
Photo : CBC/Francis Ferland
On sait qu’au niveau de l’éducation, quand les habitudes sont prises dès le début, elles se conservent plus facilement. C’est la raison pour laquelle les jeunes sont ciblés
, explique Nancy Guilbert, vice-présidente aux affaires corporatives d’Auto Sport Québec.
Attirer les jeunes vers les circuits de course
Auto Sport Québec espère convaincre les jeunes attirés par la vitesse de délaisser la rue et de rejoindre les circuits de course et d’accélération.
C’est certain qu’on a vécu la fermeture de plusieurs sites ces dernières années pour une série de raisons [...] mais il existe encore des endroits
, précise Mme Guilbert.
Du côté de Hull et d’Ottawa, il y a les pistes de Mirabel et de Calabogie qui sont proches, mais il y a aussi des pistes d’accélération en terre battue qui sont là pour offrir un milieu adéquat.
Tant le SPVG qu’Auto Sport Québec reconnaissent que la période de confinement a apporté son lot de comportements automobiles problématiques.

L'agente St-Amand, du SPVG
Photo : Radio-Canada
On ne cachera pas qu'on a fait des interventions récentes en matière de course illégale de rue. Ça a beaucoup de conséquences, on peut avoir des accusations criminelles ou un constat d’infraction
, insiste Renée-Anne St-Amant.
Nancy Guilbert abonde dans le même sens : On a constaté que les jeunes faisaient des activités illégales un peu partout. Pour nous, le fait d’ouvrir les pistes, c’était leur permettre d'aller dans les bons lieux pour pratiquer leur sport.
Avec les informations d’Ismaël Sy