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Les attaques envers les femmes en politique se multiplient, constatent plusieurs

Un homme pose ses mains sur le clavier d'un ordinateur portable dans l'obscurité.

Les réseaux sociaux ont décuplé le nombre de commentaires violents auxquels les femmes en politique sont confrontées (archives).

Photo : iStock

Même si le féminisme et la parité sont devenus des thèmes incontournables en politique, les femmes impliquées dans la sphère publique essuient plus que jamais des commentaires désobligeants et sont victimes de comportements parfois violents.

La semaine dernière, un homme s’est rendu au bureau de la ministre Catherine McKenna, où il a crié des obscénités à profusion à une employée de l’endroit tout en insultant la députée d’Ottawa-Centre.

La ministre de l'Infrastructure et des Collectivités, Catherine McKenna, à la Chambre des communes.

La ministre de l'Infrastructure et des Collectivités, Catherine McKenna (archives).

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Ce n’est pas un événement isolé, a déploré Mme McKenna, qui a d'ailleurs fait les frais d'autres attaques du genre dans le passé. On sait que ça arrive tous les jours à beaucoup de politiciens, surtout des femmes, des membres de communautés minoritaires, des politiciens autochtones.

Laura Dudas se fait prendre en portrait.

La conseillère municipale pour le quartier d'Innes, Laura Dudas (archives).

Photo : Radio-Canada / Stu Mills

Quelqu’un s’en est également pris à la conseillère municipale du quartier Innes à Ottawa, Laura Dudas, jeudi dernier en fracassant une fenêtre de son domicile et de sa voiture. L’élue considère qu’elle a été ciblée en raison de son sexe. Qui plus est, elle a aussi été visée par des gestes misogynes lors de sa campagne électorale de 2014.

Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux

Des incidents comme ceux vécus la semaine dernière ne sont que la pointe de l’iceberg, car les attaques du genre se sont multipliées sur le web, souligne la directrice générale du Groupe femmes, politique et démocratie, Esther Lapointe.

Depuis les médias sociaux, c’est encore pire. C’est une déferlante.

Une citation de Esther Lapointe, directrice générale du Groupe femmes, politique et démocratie

Un sondage mené en 2012 auprès de 538 élues municipales au Québec a révélé que 30 % d’entre elles ont été victimes de discrimination, de harcèlement ou d’intimidation. Seuls 15 % de ces incidents ont mené à des plaintes formelles. Rien ne laisse penser que la situation s’est améliorée, indique Mme Lapointe.

Il y a une très importante dégradation des commentaires sur les réseaux sociaux, confirme la députée libérale de Hull, Maryse Gaudreault, qui s’implique depuis 20 ans en politique.

Les remarques désobligeantes à l’époque se limitaient à quelques coups de fil d’électeurs au bureau de circonscription. Mais aujourd’hui, c’est incroyable tous les commentaires négatifs, souligne-t-elle.

C’est vraiment attristant de voir le niveau négatif et dégradant [auquel] les gens sont prêts à s’abaisser pour peut-être se trouver intéressants.

Une citation de Maryse Gaudreault, députée de Hull

Mieux outiller les aspirantes politiciennes et les jeunes

Toutes les fois que j’entends des reportages de ce type-là [qui parlent de violence envers les femmes en politique], c’est sûr que ça augmente l’hésitation des femmes à se lancer en politique, et pourtant, je suis convaincue que notre société gagnerait énormément à avoir des équipes paritaires, indique Esther Lapointe.

Le Groupe femmes, politique et démocratie n’est pas resté les bras croisés, ajoute cependant Mme Lapointe. Le regroupement prépare déjà des formations et des programmes pour outiller celles qui voudraient faire le saut dans l’arène politique pour les élections municipales de 2021.

Maryse Gaudreault en entrevue devant son bureau.

La députée libérale de Hull, Maryse Gaudreault (archives).

Photo : Radio-Canada

Plus il y aura de femmes en politique, plus on pourra être une voix plus forte. Je crois que c’est ce qui arrive en ce moment, estime Mme Gaudreault. Lorsqu’il y a des modèles en politique, les jeunes peuvent peut-être s’engager à leur tour et faire une différence dans leur communauté.

Il ne faut pas miser que sur une représentation pour les jeunes, explique Mme Lapointe : il faut aussi réexaminer la façon dont on les éduque dès leur plus jeune âge.On n’a plus le temps de se tourner les pouces. Il faut tout de suite que les spécialistes visent à bâtir des formations ou des programmes d’éducation pour l’ensemble de la population et dans les familles, il y a une part de responsabilité aussi.

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