Voici à quoi ressemblera la rentrée scolaire au Québec
Il est toujours prévu que les écoles pourront fermer leurs portes si les cas de COVID-19 se multipliaient. Rien n'a cependant fuité sur une possible obligation de porter le masque.

Le ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Les écoles primaires et secondaires du Québec pourraient devoir fermer leurs portes cet automne si des cas de COVID-19 se multiplient à l'intérieur de leur établissement.
Il s'agit d'un des éléments du plan actualisé du gouvernement Legault en vue de la rentrée scolaire qui doit être présenté à 13 h lors d'une conférence de presse, à Montréal.
Le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, le ministre de la Santé, Christian Dubé, et le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, tenteront alors de rassurer les parents et les employés du réseau.
Selon des informations d'abord publiées par Le Journal de Québec puis confirmées par Radio-Canada, tous les parents et les membres du personnel d'une école devront être avisés dès qu'un élève aura été déclaré positif à la maladie.
L'enfant ou l'adolescent contaminé devra s'isoler chez lui et se conformer aux directives de la santé publique avant d'être réadmis en classe. Entre-temps, il devra recevoir de l'aide pédagogique à domicile.
Toute personne jugée à risque modéré ou élevé en raison de son exposition à l'écolier infecté sera retirée de l'école et devra subir un test de dépistage.
Un écolier qui ressentira des symptômes de la maladie en classe devra aussi en être retiré. Un seul membre du personnel, qui disposera d'équipements de protection, l'accompagnera en attendant qu'un parent vienne le chercher.
Cet élève devra aussi suivre les consignes de la santé publique avant de revenir en classe; il pourra également profiter d'un enseignement à distance en attendant son retour.
Si des symptômes de la COVID-19 sont ressentis à la maison, il reviendra aux parents de garder leur enfant à la maison et de contacter la santé publique du Québec pour obtenir des instructions.
Jean-François Roberge, dont le leadership a été fortement remis en question par les partis d'opposition ainsi que divers syndicats, devra convaincre que le plan déployé assurera la réussite des élèves et la sécurité de tous.
Son unique déclaration de la dernière semaine aura été faite sur son compte Twitter, jeudi dernier. J’ai hâte de faire le point et de rassurer tout le monde en début de semaine prochaine
, a-t-il écrit.
Sécurité et services aux élèves
Pour la population, les grandes questions dans les derniers mois, c'est toujours une question de sécurité
, rappelle Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE). Autant les enseignantes et les enseignants que les élèves méritent des consignes claires, selon elle.
L'autre grande priorité de la FSE
concerne les services aux élèves. Des questions demeurent sur le rattrapage scolaire, en particulier pour les jeunes du secondaire, ou tous ceux de la grande région de Montréal qui ne sont pas retournés en classe ce printemps.« Des élèves n'ont pas mis les pieds à l'école depuis quatre mois et demi. »
Lors de la rentrée du primaire, des enseignants membres de la FSEC'est important de savoir quel bilan on tire de ce qui s'est fait au primaire. Les petits ratios, l'attention qu'on pouvait donner à nos élèves. Est-ce que ça pourra être au rendez-vous?
demande Mme Scalabrini.
Port du masque
La question du port du masque au secondaire sera vraisemblablement tranchée.
Le gouvernement exempte actuellement les écoles primaires et secondaires du port du masque dans ses directives. Toutefois, le gouvernement exige aussi qu'il soit porté par les jeunes de 12 ans et plus dans les lieux publics fermés et dans les transports en commun.
Cette apparente contradiction sera clarifiée, a-t-on promis la semaine dernière. La question du masque au secondaire va être réévaluée
, avait déclaré le Dr Horacio Arruda.
Pour Nathalie Beaulieu, coordonnatrice en prévention et protection des maladies infectieuses à la Direction de la santé publique du CIUSSSNos jeunes vont nous demander le pourquoi et le comment
, dit-elle.
Il sera également crucial de les rejoindre là où ils sont, comme les réseaux sociaux Instagram ou TikTok. Ça va prendre des influenceurs
, poursuit Mme Beaulieu, ajoutant que les jeunes pourraient même devenir des ambassadeurs du couvre-visage
. Elle les invite à le réinventer, à lui donner du style
.
Le port du masque était déjà obligatoire pour les élèves du secondaire dans le transport scolaire. D'autres provinces, comme l'Ontario, ont fait le choix de l'imposer dans les établissements scolaires dès la 4e année. La santé publique du Canada recommande quant à elle qu'il soit porté à l'école dès l'âge de 10 ans, ce qui correspond au plan ontarien.
Les bulles
Le concept de bulles soulève aussi des questions. La formation de groupes fermés divisés en sous-groupes d’un maximum de six élèves fait partie du plan présenté en juin dernier. L'objectif est de limiter les interactions entre les élèves et d'assurer un suivi beaucoup plus facile en cas de déclaration d'un cas dans une classe.
Si la mesure semble applicable dans les locaux de cours, des questions ont été soulevées sur les autres déplacements des élèves dans les écoles. Que feront-ils à leur arrivée, lors des pauses, sur l'heure du dîner?
Une autre conséquence de ces bulles serait la diminution des cours optionnels offerts dans les écoles. La Fédération des associations de Musiciens éducateurs du Québec craint notamment des coupures dans les cours d'arts et de musique à la rentrée.
La Fédération a sollicité une rencontre avec le ministre Roberge dès le 17 juillet, mais sa demande est demeurée sans réponse. Selon son président, Stéphane Proulx, le gouvernement a des idées préconçues
qui l'empêchent de penser la formation des arts autrement.
Il l'invite à être créatif
, à utiliser les moyens technologiques, mais aussi à faire preuve de flexibilité concernant les bulles. À l'instar des services de garde au primaire, une seconde bulle pourrait être permise au secondaire pour s'assurer de maintenir des cours optionnels, propose-t-il.
Une telle demande demeure toutefois imprudente, selon la santé publique. Nathalie Beaulieu, du CIUSSS
de la Capitale-Nationale, soutient que chaque interaction supplémentaire d'un élève suppose un risque accru de contagion.