32 % des Canadiens hésitent à se faire vacciner rapidement contre la COVID-19, selon un sondage
Selon un sondage Angus Reid, 32 % des répondants préféreraient attendre et 14 % refuseraient carrément le vaccin.
Une infirmière tient le vaccin en développement par des laboratoires chinois contre la COVID-19.
Photo : Reuters / AMANDA PEROBELLI
Tandis que la course au vaccin contre le coronavirus continue de s'intensifier, un sondage mené par la firme Angus Reid conclut que le tiers des Canadiens hésitent à se faire vacciner aussitôt qu'un vaccin sera approuvé au pays.
Le sondage, mené auprès de 1519 Canadiens, révèle que la moitié des répondants se disent prêts à se faire vacciner contre la COVID-19 dès qu'un vaccin sera rendu disponible.
Cependant, même si la communauté scientifique s'entend pour dire qu'un vaccin sûr et efficace demeure le seul moyen qui permettra un retour à la normale, 32 % des répondants font valoir qu'ils attendraient avant de se faire vacciner et 14 % indiquent qu'ils n'iront jamais le faire.
« Nous n'allons pas revenir à la normale dès qu'un vaccin sera approuvé. Nous allons revenir à la normale lorsque la grande majorité de la population sera immunisée contre le virus. »
La chercheure Ève Dubé, spécialiste des enjeux sociaux et éthiques entourant la prévention des maladies infectieuses à l'Institut national de santé publique du Québec, indique qu'il est très difficile
de convaincre les personnes qui adhèrent au mouvement anti-vaccin de changer d'idée.
Elle indique toutefois qu'il existe un groupe plus large de Canadiens qui ont des questions et des appréhensions, mais qui ne sont pas fortement opposés aux vaccins.
Ceux-ci s'inquiètent, selon elle, du fait qu'un vaccin prend typiquement plusieurs années voire une décennie à mettre en marché de manière sécuritaire.
Inquiétudes sur les effets secondaires
En règle générale, Amanda Perino, qui habite à Hamilton, se considère pro-vaccin
. Ses deux enfants ont reçu tous leurs vaccins contre la rougeole et d'autres maladies, mais la mère de famille demeure prudente dans le cas d'une éventuelle option pour COVID-19.
J'ai peur pour les effets à long terme
, dit-elle. Nous ne savons même pas quels sont les effets à long terme de la COVID-19. Je ne sais tout simplement pas si nous en savons suffisamment sur le virus lui-même pour être en mesure d'avoir un vaccin sûr.
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Selon la professeure au département de philosophie de l'Université de Guelph, Maya Goldenberg, la communauté médicale doit se préparer à répondre avec délicatesse à ces appréhensions légitimes
. La première chose à faire est de ne pas blâmer ni ridiculiser les gens lorsqu'ils ont des questions. C'est vrai pour n'importe quel type de vaccin.
Plusieurs experts canadiens soulignent que même si le rythme de la recherche a été accéléré en raison de la pandémie, les vaccins autorisés au Canada seront à la fois sûrs et efficaces.
Le chercheur Matthew Miller souligne que les plus de 160 vaccins en développement devront être testés dans des essais cliniques en trois phases auprès d'un grand nombre de participants, souvent des dizaines de milliers, pour ensuite être approuvés par Santé Canada.
Je ne doute pas que les vaccins contre la COVID-19 seront évalués aussi rigoureusement que les autres vaccins
, ajoute Manish Sadarangani, professeur adjoint à l'Université de la Colombie-Britannique et directeur du centre d'évaluation des vaccins de l'Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique.
Avec les informations de Lauren Pelley