Explosions à Beyrouth : les Libanais de Montréal inquiets pour leurs proches
Les Montréalais d’origine libanaise tentent de trouver des moyens d’aider leurs compatriotes.

Vue du lieu de l'explosion dans le port de Beyrouth
Photo : Reuters / Issam Abdallah
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À plus de 8600 km de Beyrouth, les Montréalais d’origine libanaise s’inquiètent du sort de leurs proches dans la capitale libanaise, qui a été secouée par d'énormes explosions.
Lamia Charlebois, consultante en relations publiques et fondatrice du regroupement libanais de Montréal-Sirop d'arabe, dit que les membres de la diaspora à Montréal cherchent à avoir des nouvelles de leurs proches par tous les moyens. Mais la saturation des réseaux téléphoniques rend leur quête difficile.
Mme Charlebois souligne que les membres de la diaspora s’inquiètent également de l’état général du pays, qui était catastrophique
, selon elle.
Le Liban vit une crise économique aiguë depuis plusieurs mois et une forte tension à ses frontières sud, qui font craindre un nouveau conflit avec Israël.
Il ne manquait plus que ça
, s'est-elle désolée.
Sur les ondes d'ICI RDI, Mme Charlebois a indiqué que les membres de la diaspora ne savent pas quoi faire pour l’instant. On est tous handicapés
, dit-elle.
Notre cœur est là-bas, on capote un peu, on flippe. J’ai reçu beaucoup d’appels, beaucoup d’angoisse, beaucoup d’inquiétude. […] les urgences de tous les hôpitaux sont saturées.
À une amie de Beyrouth qui lui a dit de s’estimer heureux de ne pas être là-bas, Ralph Salloum, finissant de Concordia, a répondu : Même si je suis chanceux de ne pas être là-bas, imagine qu'il y a quelque chose qui se passe et vous finissez tous par mourir, je préfère mourir avec vous que rester seul ici et qu’il ne reste plus rien de ce que j’aime et de mes proches là-bas
.
Le parallèle le plus près que je pourrais vous décrire c’est Lac-Mégantic. C’est un peu le même sens d’irréalité en voyant les images
, décrit Fadi Amine, un avocat qui réside à Laval, et dont une bonne partie de la famille se trouve au Liban.
On se rue vers les réseaux sociaux. On appelle la famille. [...] Nous sommes chanceux pour le moment tout semble correct [pour les membres de sa famille, NDLR]
, a-t-il indiqué sur les ondes d'ICI RDI.
Ali Faour, président du Centre national libano-canadien, rapporte le témoignage de ses proches résidant à Beyrouth. Même s'ils étaient loin de l’explosion, ils racontent avoir ressenti la force de la déflagration.
Les vitres et les meubles ont bougé, même s'ils étaient à plusieurs kilomètres de l'explosion
, a-t-il indiqué.
C'est vraiment triste, ce qui s'est passé. Le centre-ville de Beyrouth est presque détruit
, a-t-il ajouté.
M. Faour affirme que la communauté libanaise de Montréal s'est unie malgré tous ses désaccords pour trouver les moyens d’aider le pays.
Ici, dans la diaspora, on s'en fiche presque de la cause, de qui a fait quoi. On est en inquiétude totale, maximale
, a insisté Mme Charlebois.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s'est s'adressé aux Libanais sur les réseaux sociaux.
Les images qui nous parviennent de Beyrouth, au Liban, sont terrifiantes. Toutes mes pensées accompagnent celles et ceux qui sont touchés de près ou de loin par cette terrible explosion
, a-t-elle écrit.
Nizar Najarian, qui a vécu plusieurs années à Montréal, fait partie des victimes. L'homme d'affaires était récemment retourné dans son pays d'origine pour faire de la politique.
Selon l'Agence nationale d'information libanaise, Nizar Najarian, secrétaire général du parti Kataëb, se trouvait dans les bureaux du siège du parti Kataëb, à environ un kilomètre du lieu de l'explosion, lors du drame.
Un conseiller municipal d'Ensemble Montréal, Aref Salem, un ami de la victime, a indiqué à La Presse Canadienne que sa famille vivait toujours à Montréal.
Sa femme a quitté il y a deux semaines pour une visite et ses deux enfants vont quitter demain pour les funérailles
, a confirmé le conseiller municipal.
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Avec les informations de La Presse canadienne