Mort du pianiste Leon Fleisher, qui s’est réinventé après avoir perdu l’usage d’une main

Leon Fleisher a reçu un hommage du John F. Kennedy Center for the Performing Arts en 2007.
Photo : Getty Images / Nancy Ostertag
Le renommé pianiste américain Leon Fleisher, un musicien qui a connu une impressionnante carrière après avoir dû se réorienter dans la trentaine en raison d’une blessure à la main droite, est décédé du cancer à l’âge de 92 ans.
Reconnu comme un prodige à un très jeune âge, l’Américain né de parents immigrants de l’Europe de l’Est a connu un grand succès au piano avant de perdre l’usage de sa main droite en raison d’une maladie neurologique.
Il a joué avec l’Orchestre philharmonique de New York à l’âge de 16 ans, enregistré son premier album à 25 ans et connu une carrière resplendissante à l’international.
À l’âge de 36 ans, tout s’est arrêté brutalement. Deux doigts de sa main droite se mettaient à se plier sans qu’il puisse les contrôler. Il a dû se retirer d’une tournée, puis il a annulé d’autres prestations en public.
Fleisher a confié être alors tombé dans un profond désespoir et avoir eu des idées suicidaires, lors d'une entrevue avec la chaîne publique américaine NPR en 2000.
Malgré sa détresse, il a tenté par tous les moyens – thérapie, chirurgie, etc. – de reprendre le contrôle de sa main droite, sans succès. Après deux années noires, il a décidé qu’il devait se réorienter.
Du piano à la baguette
J’ai réalisé soudainement que ma connexion à la musique était plus forte que simplement en tant que pianiste qui joue à deux mains
, a-t-il affirmé à NPR.
Il s’est alors mis à la pratique du piano à une seule main et a commencé une nouvelle carrière de chef d’orchestre. Il a notamment travaillé avec les orchestres de Baltimore et d'Annapolis, aux États-Unis.
À partir des années 1980, le contrôle de sa main droite a commencé à lui revenir. À la suite de traitements, dans les années 1990, il s’est senti à nouveau capable de jouer à deux mains et a donné de nouvelles prestations en public.
L’homme a fait l’objet d’un court documentaire, Two Hands (2006), qui raconte son histoire. Marié trois fois, il était le père de cinq enfants de ses deux premiers mariages.