Une poussière collante dérange à Port-Daniel–Gascons, aux abords de la cimenterie McInnis
La poussière consiste en un résidu qui résiste au savon et à l'eau.
Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Depuis juin, l’usine de Ciment McInnis a rejeté des poussières collantes et abrasives qui ont eu un impact auprès de plusieurs résidents autour de la cimenterie.
Quelques épisodes d'émission de cette poussière ont été constatés près d'une cinquantaine de résidences des secteurs de l'Anse McInnis et de l'Anse-à-la-Barbe.
L'un des résidents du secteur, Raoul McInnis, raconte que ses poules sont mortes cet été et que sa femme a eu la gorge très irritée après l'apparition des poussières.
Elles ont bu ça, puis elles ont mangé de l'herbe. C'est des particules. Au fond de leur réservoir, c'était noir
, se remémore-t-il.
Un autre résident, Claude Grenier, affirme qu'il a appelé Ciment McInnis pour se plaindre.
Selon lui, l'entreprise a d'abord envoyé l'un de ses employés pour vérifier la présence de poussière.
Ciment McInnis a ensuite dépêché, quelques jours plus tard, des nettoyeurs professionnels de San’Hy Pro pour faire le ménage autour de chez lui.
Dans un courriel envoyé à Radio-Canada lundi après-midi, Ciment McInnis assure [avoir] contacté Urgence Environnement pour déclarer la situation, et nous avons été en lien avec des employés du bureau régional du ministère de l’Environnement.
Cette situation est traitée avec diligence par toutes nos équipes. Chaque cause d’émission de poussière identifiée a été résolue sans délai, et nous avons fait appel à plusieurs spécialistes en soutien à nos équipes régulières. Il s’agit d’une priorité pour notre entreprise
, ajoute la directrice des communications et de la responsabilité sociale d’entreprise de la cimenterie, Maryse Tremblay.
Le maire de Port-Daniel–Gascons, Henri Grenier, a été mis au courant de la situation par des résidents. Il a vu la poussière en question sur certaines propriétés.
Il demande maintenant à Ciment McInnis de régler la situation.
« Je leur demande de mettre les efforts parce que c'est désagréable. On ne peut pas continuer de même. »
Il faut trouver une solution, puis c'est ça qu'ils sont en train de faire. Puis, je m'attends à rencontrer les hautes instances de Ciment McInnis au courant de la semaine
, ajoute-t-il.
Des actions réclamées pour régler le problème
Le porte-parole du groupe écologiste Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron, affirme que des citoyens de Port-Daniel–Gascons l'ont aussi contacté pour lui parler de la présence de cette poussière.
Cet organisme demande depuis plusieurs années à ce que Ciment McInnis dévoile en temps réel les données de ses stations d'échantillonnage.
On souhaite aussi que l'entreprise dévoile les informations qu'elle détient quant aux risques de ces rejets sur la santé des résidents.
« Ce qu'on voudrait, c'est que les opérations à la cimenterie de Port-Daniel arrêtent immédiatement, le temps qu'on fasse enquête puis qu'on détermine ce qui s'est passé. »
D'après ce qu'on comprend, d'après les conversations qu'on a eues avec les gens de Port-Daniel, cette pollution-là continue et c'est très grave
, poursuit M. Bergeron.
Pascal Bergeron affirme qu'il a déposé des plaintes à la direction de la santé publique, au ministère de l'Environnement et à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
La santé publique au courant de la situation
La porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie, Clémence Beaulieu-Gendron, confirme que la santé publique régionale a été interpellée par Pascal Bergeron.
Elle ajoute, dans une réponse transmise par écrit à ce sujet, que des actions seront prises par le ministère de l'Environnement de concert avec la santé publique régionale
qui suit la situation de près.
Toujours selon cette réponse, des vérifications sont en cours pour évaluer la nature du rejet et les incidences sur la santé
.
Le ministère de l'Environnement n'a pas encore donné suite aux questions de Radio-Canada dans le dossier.
Avec la collaboration d'Isabelle Larose