Cavalière handicapée, une jeune Franco-Albertaine reste en selle et fonce

Sarah Johnson fait de l'équitation depuis qu'elle a 8 ans.
Photo : Radio-Canada / Lyssia Baldini
Malgré des limites physiques importantes, la Franco-Albertaine Sarah Johnson a fait de l’équitation sa plus grande passion. À force de détermination, elle a réussi à franchir de nombreux obstacles et a même créé sa petite entreprise.
En grandissant dans une ferme à Lethbridge, Sarah a eu la piqûre dès l’âge de 5 ans. Déjà, elle adorait regarder des émissions à la télévision telles que Heartland, dont l'histoire se passe dans des ranchs albertains. À 8 ans, elle est montée sur un cheval et a immédiatement su que l'équitation deviendrait sa plus grande passion.
Sarah est née avec des problèmes de santé. D’autres se sont manifestées au fil du temps. Elle a une plagiocéphalie, une déformation de la boîte crânienne, qui fait qu'un côté de sa tête est plat. Elle a aussi une scoliose idiopathique, une déformation de la colonne vertébrale. Et en plus d’avoir les pieds plats, elle a la maladie de Sever, une pathologie inflammatoire du talon.
C’était difficile de commencer l’équitation parce je ne pouvais pas complètement pousser mon pied dans l’étrier et mon dos, il fait comme un "S" et je ne peux pas complètement engager mes épaules [pour avoir une bonne position et bien communiquer avec le cheval], explique Sarah. Et puis, avec ma tête, c’est très difficile de trouver des casques parce que j’ai un côté qui est plat. Ce n’est pas facile.
Tous ces problèmes, Sarah les surmonte pour vivre sa passion.
C’est une façon d’ignorer tout ce qui se passe dans le monde et être juste dans le moment présent. C’est comme aller chez le thérapeute pour l’anxiété. C’est une façon pour relaxer, se calmer et s’amuser.
Le premier cheval de Sarah était un poney appelé Quincy. Avec lui, elle a participé à plusieurs compétitions à Lethbridge et à Calgary, où elle a remporté plusieurs prix. Il s’agissait de compétitions de sauts et de rapidité.
À lire aussi :
À 13 ans, la Franco-Albertaine a dû arrêter ses compétitions avec Quincy, devenu trop petit pour elle. La famille s'est donc rendue à Calgary pour trouver le cheval qui serait parfait pour Sarah.
Ce cheval, Charlie, coûtait près de 20 000 $. À cela se sont ajoutés d'autres frais : une nouvelle selle (3000 $), de nouveaux étriers, sans oublier l'entretien au quotidien. Sarah a donc dû trouver une solution pour contribuer financièrement.
À cause de ses handicaps, elle ne peut pas rester debout très longtemps et il lui est difficile d'avoir un travail régulier. Une idée lui est alors venue : faire de la gelée avec les pommes sauvages qui se trouvent sur sa ferme.
On a un arbre sur notre terrain. Alors j’ai pris toutes les petites pommes sauvages, je les ai coupées en deux et j’ai pris le jus pour en faire de la gelée pour la vendre. Et c’est devenu comme ça Simply Sarah's Kitchen.
Sarah a monté sa petite entreprise, qui propose aujourd'hui toute une gamme de confitures et de sirop aux saveurs particulières. Sa dernière création : une confiture framboises, piments jalapeños et limes.
Les produits de Simply Sarah's Kitchen sont distribués sur quelques marchés artisanaux et dans quelques surfaces commerciales.
Sarah peut continuer ses compétitions avec Charlie, assurer son entretien et s'acheter tout l'équipement nécessaire.
Il y a quelques semaines, la jeune Franco-Albertaine a appris que sa scoliose serait peut-être guérie, grâce aux corsets qu'elle porte depuis de nombreuses années.
La cavalière continue de s’entraîner et espère que les compétitions annulées par la COVID-19 reprendront bientôt. Mais, ce qui la comble plus que tout, c'est la relation entre elle et Charlie.
Pour moi, Charlie, c’est comme le meilleur ami du monde, je suis avec lui tous les jours.