« Ça ne m'arrivera pas, à moi » : les hommes doivent reconnaître les risques de noyades
Au Canada, 80 % des victimes de noyades sont des hommes, selon la Société de sauvetage du Canada.

À l’instar d’autres types de blessures et d’accidents, les hommes sont plus représentés que les femmes lorsqu’il est question de noyades au Canada.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Des experts ont un message pour les gens qui veulent profiter d’activités nautiques, en particulier les hommes, qui forment la majorité des victimes de noyade : « Reconnaissez que le pire pourrait vous arriver. »
Chaque année, les sociétés de sauvetage locales répètent les mêmes conseils, soit de comprendre les risques liés aux activités sur l’eau, d'apprendre à bien nager et de porter de l’équipement de protection. Pourtant, on compte déjà 20 noyades dans les eaux de la Colombie-Britannique depuis le début de l’année, et 55, +dans celles du Québec.
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On fait ce qu’on peut
, soutient le directeur de l’unité de prévention des blessures à l’Hôpital pour enfants de Vancouver, Ian Pike. Malheureusement, une attitude générale que nous avons observée est que, souvent, les gens ne réalisent pas qu’ils pourraient eux-mêmes être victimes d'un accident.
Les hommes, et les jeunes hommes en particulier, sont plus enclins à penser : "Ça ne va pas m'arriver, à moi". Notre message s'adresse à eux.
Les jeunes hommes et le goût du risque
À l’instar d’autres types de blessures et d’accidents, les hommes sont plus représentés que les femmes lorsqu’il est question de noyades au Canada. Les sociétés de sauvetage au pays estiment qu’ils forment entre 78 % et 80 % des victimes.
Recherchant naturellement de l'exaltation et de l'excitation
, les jeunes hommes sont plus enclins à adopter des comportements à risque, explique le Dr Pike.
Les jeunes hommes peuvent généralement succomber aux paris, aux défis et à la pression des pairs.
Les gens comprennent que des accidents surviennent, mais ils croient dur comme fer que ça ne leur arrivera pas et que, si quelque chose devait arriver, c’est quelqu'un d'autre qui serait blessé
, observe le Dr Pike.
Les jeunes qui sautent des falaises, comme au canyon Lynn Valley, par exemple, le font plusieurs fois sans se blesser. Donc, ils croient que c'est sécuritaire. Jusqu'à ce que ça tourne mal
, dit le Dr Pike.
Une seule victime, c'est déjà trop
Nathan Falito est l’un de ces jeunes hommes qui ont perdu la vie cet été en Colombie-Britannique. Il était âgé de 22 ans.
L’accident est survenu la semaine dernière, au lac Shuswap, près de Salmon Arm, où il s’était aventuré avec des amis, selon sa soeur, Sarah. Il était tellement énergique
, dit-elle à propos de son meilleur ami
.
Lorsque les équipes de recherche et de sauvetage sont arrivées sur les lieux, il était trop tard, selon Mme Falito, qui réclame la présence de sauveteurs près des lacs.
Il n'y avait pas de sauveteurs là-bas. Quand les garçons sont allés dans l'eau et quand ils ont commencé à se débattre, ce sont d'autres baigneurs qui sont intervenus [...] en mettant leur propre vie en jeu
, raconte-t-elle.
À écouter :
Sauter à l'eau pour porter secours à quelqu'un est le dernier recours
, dit le directeur de la Société de sauvetage de la Colombie-Britannique, Dale Miller. Malheureusement, ça pourrait entraîner une autre victime et c'est ce que nous voulons éviter
, explique-t-il.
Il invite les gens à bien planifier leurs activités nautiques. Il est essentiel de connaître l'eau dans laquelle on se trouve, d'être conscient de ses propres capacités et d'être préparé au pire.
Selon le Dr Pike, une seule noyade, c'est déjà trop. Parce qu'elles sont évitables, répète-t-il.
Avec les informations de Tom Popyk