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Le géant français Total se retire de l'Association canadienne des producteurs pétroliers

Une décision « hautement hypocrite », clame la ministre de l'Énergie de l'Alberta

Du sable bitumineux

Sur les 10,1 milliards de dollars canadiens qui seront dépréciés par Total au second trimestre 2020, 9,3 milliards $ CAN touchent les sables bitumineux canadiens.

Photo : iStock

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Citant des visions environnementales qui diffèrent, le géant français de l’énergie Total annule son adhésion à l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) et annonce une dépréciation « exceptionnelle » d'actifs totalisant 9,3 milliards de dollars canadiens dans les sables bitumineux de l’Alberta.

En cohérence avec sa nouvelle ambition Climat exprimée le 5 mai 2020 qui vise à la neutralité carbone, Total a passé en revue ses actifs pétroliers pouvant être qualifiés de stranded assets, c’est-à-dire présentant des réserves de plus de 20 ans et des coûts de production élevés, dont la totalité des réserves pourrait donc ne pas être produites avant 2050, lit-on dans un communiqué.

Les projets de sables bitumineux concernés sont ceux de Surmont, au sud-est de Fort McMurray, ainsi que de Fort Hills, récemment touché par une dépréciation.

La faiblesse des investissements dans le secteur des hydrocarbures depuis 2015, accentuée par la crise sanitaire et économique de 2020, va se traduire par une insuffisance de capacités de production au niveau mondial et un rebond des prix, écrit Total.

« Au-delà de 2030, compte tenu des évolutions technologiques, notamment dans le domaine des transports, la demande de pétrole ne devrait plus connaître de croissance. »

— Une citation de  Total

Une décision « hautement hypocrite », clame l'Alberta

La société française, qui produit et commercialise des carburants, du gaz naturel et de l’électricité, impute sa décision de se retirer de l’Association canadienne des producteurs pétroliers à des positions publiques non alignées avec celles du Groupe, qui se targue de vouloir devenir « la référence en énergie responsable ».

La décision leur revient, reconnaît le président de l’ACPP, Tim McMillan. Il trouve toutefois « décevant » que la société réduise ses actifs canadiens, alors qu’elle accroît sa présence en Afrique, au Brésil et au Moyen-Orient. Au cours des dernières années, Total a augmenté ses investissements dans ces régions, déplore-t-il.

Un avis que semble partager la ministre de l’Énergie de l'Alberta, Sonya Savage, qui, dans un communiqué, qualifie la décision de Total de « hautement hypocrite ».

« Nulle part dans le monde il n'y a une industrie plus axée sur la réduction des émissions [...] que celle des sables bitumineux canadiens. »

— Une citation de  Sonya Savage, ministre de l'Énergie de l'Alberta

Le Canada, qui possède la troisième plus grande réserve de pétrole au monde, est en parfaite position pour offrir des investissements dans une démocratie éthique et stable, fait-elle valoir.

De l'espoir chez les groupes environnementaux

Pour le groupe environnemental Greenpeace, la décision de Total de quitter le plus important groupe de pression lié au secteur pétrolier au Canada, citant des différends en termes d’action climatique, souligne l'urgence de s’assurer que le plan de relance post-pandémie s’appuie sur une économie verte.

Alors que le monde s'éloigne des combustibles fossiles, les investisseurs dans les sables bitumineux disparaissent, croit le porte-parole de la section canadienne du groupe environnemental, Keith Stewart.

Notre dossier COVID-19 : ce qu'il faut savoir
Avec les informations de La Presse canadienne

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