Moins de 1 % des Canadiens ont contracté la COVID-19, selon une étude

Les tests sérologiques reposent sur des échantillons de sang plutôt que de salive ou de mucus.
Photo : Reuters / Mike Segar
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Moins de 1 % des Canadiens ont été infectés par la COVID-19 depuis le début de la pandémie, selon les résultats de 10 000 analyses sanguines réalisées à travers le pays.
Les auteurs d'une nouvelle étude publiée sur une base préliminaire jeudi matin cherchent à détecter la présence d'anticorps contre le SRAS-CoV-2 dans les échantillons de sang prélevés chez des Canadiens.
Entre le 9 mai et le 8 juin 2020, moins de 1 % de ces échantillons comportaient des anticorps contre le nouveau coronavirus
, révèle la Société canadienne du sang et le Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID-19 du Canada, qui réalisent l’étude.
Ces premiers résultats qui proviennent de toutes les provinces canadiennes, sauf le Québec, permettent tout de même de dresser un portait révélateur sur le nombre réel de Canadiens qui ont été infectés jusqu’ici, estiment les auteurs de l'étude.
Comme la présence d'anticorps indique qu'il y a eu infection au SRAS-CoV-2, les études populationnelles de ce genre permettent d'établir le nombre de personnes ayant vraisemblablement été exposées au virus
, expliquent-ils.
En tout, 37 800 échantillons ont été prélevés chez des donneurs de sang dans toutes les provinces canadiennes en mai et juin. L’étude sera mise à jour une fois que tous les résultats manquants seront connus.
Peu de Canadiens immunisés
Même si l’étude n’est pas conclue, la professeure Catherine Hankins, coprésidente du Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID-19, soutient que ces résultats préliminaires doivent être dévoilés dès maintenant, au moment même où les Canadiens sont en mode déconfinement.
Mme Hankins constate avec regret que le déconfinement entraîne une hausse préoccupante
des cas positifs, alors que peu de Canadiens sont immunisés contre le virus.
Ce qui est clair, c'est que seul un petit pourcentage d'adultes canadiens ont contracté le SRAS-CoV-2, indique-t-elle. Nous sommes encore majoritairement vulnérables à l'infection. Il faut accélérer le dépistage et la recherche des contacts partout au pays pour briser rapidement les chaînes de transmission et éviter que la propagation s'emballe.
Le port du masque
Le professeur David Naylor, coprésident du Groupe, souligne l’importance de porter le masque.
Cela démontre le bien-fondé des directives de santé publique : porter un masque dans les lieux publics intérieurs, se laver souvent les mains et respecter l'éloignement physique avec les gens qui ne font pas partie de notre cercle social COVID-19.
Le professeur Timothy Evans, directeur administratif du Groupe, souligne pour sa part que ce virus doit être pris au sérieux plus que jamais, d'autant plus que ses effets à long terme demeurent méconnus.
Il s'agit d'un virus hautement infectieux qui pourrait avoir des conséquences énormes si on lui permet de se propager, et nous ne faisons que commencer à comprendre que de nombreux survivants ont des symptômes à long terme
, mentionne-t-il.

Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics intérieurs de certaines régions canadiennes, dont le Québec et l'est de l'Ontario. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Michel Aspirot
Les résultats pour le Québec seulement
Héma-Québec va diffuser d'ici le 3 août les résultats de l’étude dédiée uniquement au Québec, la province la plus lourdement touchée par la COVID-19. Ces résultats sont essentiels pour dresser le portrait de la situation au pays, vu le nombre de cas qu'on enregistre dans cette province
, indiquent les auteurs de l'étude.
Il est crucial de brosser rapidement le portrait du degré d'immunité dans la population pour orienter les mesures de santé publique, ajoute le Dr Marc Germain, vice-président aux affaires médicales et à l'innovation à Héma-Québec. Nous sommes impatients d'annoncer prochainement les résultats de la première étude sur la présence d'anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez les donneurs de sang du Québec.
Les conclusions de l’étude de la Société canadienne du sang et du Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID-19 serviront à orienter plus efficacement les prochaines mesures de santé publique mises de l'avant à travers le pays.