Une rentrée sans nouveaux étudiants étrangers et avec des pertes financières pour l’USB

Sans la pandémie, l’Université de Saint-Boniface aurait reçu à l’automne environ 50 nouveaux étudiants étrangers.
Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En raison de la fermeture des frontières en cette période de pandémie, l’administration de l’Université de Saint-Boniface (USB) prépare une rentrée à l’automne sans nouveaux étudiants étrangers, ce qui représente une baisse d’environ 40 % des revenus générés par cette population estudiantine.
En combinant ce manque à gagner aux dépenses supplémentaires liées à la COVID-19, l'USB
prévoit une baisse totale équivalente à 6,5 % de son budget, selon le directeur des services aux étudiants, Christian Perron.Cette perte n’est pas négligeable
, affirme-t-il.
Sans la pandémie, l’Université aurait reçu à l’automne environ 50 nouveaux étudiants étrangers, dont les droits de scolarité représentent le double de ce que paie un étudiant canadien, fait remarquer Christian Perron.
Les droits de scolarité pour les Canadiens sont entre 4000 et 6000 $ pour l’année et ceux des étudiants internationaux sont de 8000 à 12 000 $ pour l’année
, précise-t-il.
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Pour limiter les pertes de revenus liées à une baisse du nombre d’inscriptions d’étudiants étrangers, des universités canadiennes ont choisi d’offrir des cours à distance aux nouveaux étudiants étrangers qui ne pourront pas entrer au Canada.
Christian Perron confirme que cette option est envisagée à l’USB
. Il souligne cependant que l’administration recommande plutôt à ces étudiants de reporter leur rentrée à la session d’hiver.La majorité des étudiants étrangers de l’USB
viennent d’Afrique. Christian Perron explique qu’en tenant compte du décalage horaire entre le Manitoba et ces pays il serait difficile pour ces étudiants de suivre les cours à distance.Les cours à distance que propose l’USBsynchrones et en présentiel. Alors l’étudiant va devoir aller sur le système Zoom, Team ou d'autres outils technologiques pour le suivre. Or, pour ces étudiants c’est le milieu de la nuit, soit très tard le soir ou très tôt le matin
, dit-il.
« Nous encourageons les étudiants internationaux qui ont eu une admission pour l’automne à reporter le début de leurs études à l’hiver 2021. C’est ce qui est mieux pour eux et pour nous. »
L’étudiant qui souhaite,, malgré cette recommandation, commencer les cours à distance à l'automne doit avoir déjà reçu une lettre d’acceptation d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, qui garantit l’entrée en sol canadien et conditionne l’obtention de son permis d’étude, souligne M. Perron.
Ce n’est pas l’idéal, mais on reste quand même ouvert à cette option pour certaines personnes
, lance-t-il.
Christian Perron fait remarquer que l’idée de commencer ses études avant même de recevoir son permis d’études n’est pas risquée pour les universités anglophones
. Il explique que la clientèle étrangère de ces universités au Manitoba vient principalement d’Inde et de Chine, deux pays dans lesquels le taux d’acceptation des permis d’étude sont très élevés.
Par contre, pour les universités francophones, notamment l’Université de Saint-Boniface, le risque est plus élevé, car le taux d’acceptation pour les permis d’étude en Afrique, qui est le principal marché de recrutement pour la francophonie, est très très bas
.
D’après Christian Perron, permettre à un étudiant de commencer ses études à distance sans même avoir eu reçu son permis d’étude serait très injuste
.
Ça serait de permettre à un étudiant d’engager des dépenses alors qu’en fait les chances de recevoir un permis d’étude sont assez peu élevées
, croit-il.
Étudiants étrangers déjà au Canada
Le directeur des services aux étudiants souligne que les étudiants étrangers qui sont déjà au Manitoba poursuivront leur formation comme tous les autres étudiants canadiens inscrits à l’USB
.Nous nous attendons à ce que 200 étudiants internationaux qui sont déjà à l’Université dans leur deuxième ou troisième année s’inscrivent pour la rentrée
, dit-il.
Durant la session d’automne, le bureau international concentrera ses efforts sur la communication avec les futurs étudiants étrangers, dit-il, en soulignant qu'il s’attend à un rebond d’inscriptions de cette clientèle lorsque les frontières rouvriront.
Avec des informations de l'émission Le 6 à 9