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Martin Carpentier et ses filles étaient décédés avant l'alerte Amber

Romy et Norah Carpentier.

Le reportage de Pierre-Alexandre Bolduc

Photo : Facebook (capture d'écran)

Martin Carpentier a tué ses deux filles peu après l'accident de la route du 8 juillet, a confirmé la Sûreté du Québec (SQ). Il s'est ensuite enlevé la vie. Toute l'histoire s'est donc jouée en une douzaine d'heures, mais a tenu le Québec en haleine pendant 12 jours.

La mort de Norah, 11 ans, et Romy, 6 ans, est donc un double meurtre, a indiqué l'inspecteur-chef de la SQ, Guy Lapointe, lors d'une conférence de presse à Montréal.

Les deux fillettes étaient mortes avant même le déclenchement de l'alerte Amber le 9 juillet.

Au lever du jour, le 9 juillet dernier, l'irréparable était déjà commis. Pour nous, c’est clair qu’il s’agit d’un double meurtre.

Une citation de Guy Lapointe, inspecteur-chef de la SQ
Martin Carpentier était âgé de 44 ans.

Martin Carpentier était âgé de 44 ans.

Photo : Courtoisie Sûreté du Québec

La SQ a également confirmé mercredi après-midi que le corps retrouvé lundi soir était bel et bien celui du père de 44 ans. Les policiers souhaitaient parler avec la famille avant de diffuser cette information.

L'accident : le point de bascule

L'inspecteur-chef a mis l'accent sur l'embardée qui s'est produite sur l'autoroute 20 le 8 juillet au soir, près de Saint-Apollinaire. Selon les autorités, l'accident n'était ni prémédité ni délibéré.

Des indices recueillis sur les lieux par les enquêteurs permettent même de constater qu'il aurait tenté de reprendre le contrôle de son véhicule. C'est par la suite que le comportement de Martin Carpentier est qualifié de hors-norme.

Pour nous, cette embardée-là, c'est vraiment un point de bascule, a souligné M. Lapointe.

Tuées avec un objet contondant

La semaine dernière, la SQ a annoncé avoir découvert des traces laissées par Martin Carpentier dans une roulotte stationnée à 1,7 km du lieu de l'accident. Il y aurait dérobé un briquet et une pelle, selon Guy Lapointe qui n'a pas commenté si ces objets ont servi à Martin Carpentier d'une quelconque façon.

L'ADN des fillettes n'a pas été trouvé sur les lieux, mais les enquêteurs présument qu'elles étaient encore en vie, même si elles ne sont pas entrées dans la roulotte.

Le suspect se promenait nu-pieds, a-t-on précisé, et les policiers le savaient puisqu'une de ses sandales se trouvait dans le véhicule accidenté.

Deux policiers de dos, avec un chien, marchent dans un champ.

Durant ses recherches, la SQ a validé plus de 1000 signalements.

Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Bouchard

Après l'accident, le père s'est donc rendu dans la roulotte, avant de poursuivre sa route jusqu'à l'endroit où il a commis l'irréparable. Selon la SQ, Martin Carpentier n'était pas intoxiqué par l'alcool ni la drogue au moment des faits.

Bien que les fillettes aient été blessées dans l'embardée, c'est à ce moment-là que le suspect va les tuer à l'aide d'un objet contondant.

Une citation de Guy Lapointe, inspecteur-chef de la SQ

L'inspecteur-chef n’a pas voulu élaborer davantage sur les circonstances de leur mort.

État psychologique de Carpentier

Le corps de Martin Carpentier a été retrouvé lundi soir, à Saint-Apollinaire, à 5,5 km des lieux de l'accident. Le fil des événements s'est déroulé très rapidement, souligne-t-on.

Depuis mardi soir, on a la confirmation de l'identité du corps comme étant celui de Martin Carpentier, a affirmé Guy Lapointe.

Le propriétaire du terrain, situé dans un secteur densément boisé, avait été interrogé à deux reprises, a précisé la SQ, les 10 et 17 juillet. Au moment de la découverte du corps, les policiers ont retrouvé, près la dépouille, un objet appartenant au propriétaire du terrain. Par contre, ce dernier n'avait jamais observé que cet objet avait pu être dérobé.

La SQ n'a pas voulu élaborer sur l'état d'esprit potentiel du père, ses motivations ou le mobile. Il y a une enquête du coroner qui va suivre et à laquelle on va contribuer.

La réalité, c'est que le principal intéressé est décédé, donc il y a des choses qu'on ne saura jamais.

Une citation de Guy Lapointe, inspecteur-chef de la SQ
Trois policiers discutent autour d'un VTT

De nombreux policiers étaient sur le terrain pour retrouver Martin Carpentier au cours des deux dernières semaines.

Photo : Radio-Canada / David Remillard

Le déclenchement de l'alerte Amber

Certaines personnes ont soulevé des questions concernant les heures écoulées entre l'accident et le déclenchement de l'alerte Amber le lendemain.

M. Lapointe a rappelé qu'au moment de l'embardée rien ne porte à croire que le père est un danger pour les fillettes. Il n'était pas question d'enlèvement, un critère nécessaire pour déclencher une alerte Amber.

Je vous rappelle que l'objectif derrière une alerte Amber, c'est d'informer les citoyens afin qu'ils soient nos yeux et nos oreilles, a-t-il expliqué.

Toutefois, Carpentier et ses deux filles ont été vus par des témoins après l'embardée. C'est la dernière fois qu'ils ont été vus vivants.

Même si l'alerte Amber avait été déclenchée avant, ce qui n'était pas possible compte tenu de ce qu'on avait comme information, ça n'aurait rien changé aux résultats, a ajouté l'inspecteur-chef.

La SQ critiquée

Durant cette traque de 12 jours, la SQ a essuyé quelques critiques, notamment de la part de bénévoles qui remettent en question la rapidité des policiers à intervenir. De nombreux citoyens ont participé aux recherches pour retrouver les fillettes.

Ensuite, certains ont dénoncé la suspension des recherches terrestres samedi dernier, deux jours avant la découverte du corps de Carpentier.

Guy Lapointe, en uniforme de la SQ, devant un lutrin, regarde devant lui. C'est le jour

L'inspecteur-chef et directeur des communications de la Sûreté du Québec, Guy Lapointe.

Photo : Radio-Canada

L'inspecteur-chef Guy Lapointe a indiqué que 1000 informations ont été traitées au cours des deux dernières semaines. Un travail colossal a été fait.

Je ne pense pas qu’on puisse être satisfait d’un dénouement où il y a trois personnes qui ont perdu la vie, on souhaitait tous et toutes trouver les fillettes en santé, a-t-il déclaré.

Il a admis que, tous les jours, les enquêteurs se sont remis en question et ont évalué chacune de leurs stratégies.

Je peux vous dire qu’aujourd’hui, on a la certitude que tout ce qui pouvait être fait a été fait, bien que le résultat ne soit pas celui que l’on voulait avoir, a-t-il conclu.

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