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Alors que la Sûreté du Québec (SQ) répète à la population de composer le 911 pour signaler toute information qui permettrait de retrouver Martin Carpentier, certaines personnes jettent un regard critique sur le travail des autorités.
Il faisait noir. On nous avait dit : sillonnez les rues, si vous voyez quelque chose faites le 911, c'est ce que j'ai fait, souligne Karine McMahon, qui s'était portée volontaire dans les recherches.
Elle se promenait en voiture sur la route de l’Ormière à Saint-Apollinaire le vendredi soir, 10 juillet, la veille de la découverte des corps sans vie de Norah et Romy. L'alerte Amber était toujours en vigueur.
J'ai entendu clairement quelqu'un qui était essoufflé et qui courait dans le bois et qui se démenait. On entendait les branches casser, j'entendais vraiment courir, confie-t-elle à Radio-Canada.
Karine McMahon est enseignante au primaire et elle a été touchée par la disparition des petites Norah et Romy Carpentier.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Karine McMahon a composé le 911 à 22 h 29 avec le cellulaire d’un autre témoin. L’appel a duré 16 minutes.
L'appel au 911 de Karine McMachon a duré 16 minutes.
Photo : Radio-Canada
Je me suis fait le devoir de rester, je me disais quand les policiers vont arriver, ils vont compter sur moi pour leur expliquer ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu et leur montrer l'endroit exact.
Est-ce que c'était Martin Carpentier? On ne saura jamais non plus, parce que personne n'est venu vérifier, déplore Karine McMahon. Je ne prétends pas avoir pu sauver les filles, tient-elle à préciser.
Toutefois, aucun policier n'est venu à sa rencontre ce soir-là. Vers 1 h 30, Karine McMahon est retournée chez elle.
Ils m'ont dit que les effectifs sont réduits la nuit, je veux bien croire, mais il y a une alerte Amber. Il y a la vie de deux petites filles en jeu, souligne-t-elle.
Les policiers sont finalement allés voir Karine McMahon cinq jours plus tard.
Le Centre des appels d’urgence de Chaudière-Appalaches confirme avoir reçu cet appel et l'avoir transféré à la SQ Sûreté du Québecaprès 1 minute et 15 secondes. Mme McMahon dit avoir ensuite été mise en attente et transférée plusieurs fois.
Dans le brouhaha d'une opération comme ça, est-ce qu'il est possible qu'un signalement puisse échapper à une confirmation ou une infirmation? Ce n’est pas souhaitable, mais ça pourrait arriver, explique Marcel Savard, ancien directeur général adjoint de la Sûreté du Québec.
Marcel Savard, ancien directeur général adjoint de la Sûreté du Québec
Photo : Radio-Canada
M. Savard précise que si c'est le cas, il en sera assurément question lors du bilan de cette opération policière.
Quel que soit le signalement, on doit y donner suite, on doit le vérifier, lui donner un ordre de priorité afin de déterminer s'il a besoin d'une vérification immédiate ou si ça peut être remis dans le temps, explique-t-il.
De nombreuses réactions sur les réseaux sociaux
Karine McMahon a raconté son aventure sur les réseaux sociaux. Sa publication a généré plus de 13 000 partages et 3500 commentaires, dans lesquels plusieurs soulèvent des questions.
La première chose qui m'a frappé c'est le manque d'indications, soulève Gabriel Trottier, qui est arrivé à Saint-Apollinaire pour participer aux recherches au moment même où Norah et Romy ont été retrouvées sans vie. L'alerte Amber venait tout juste de se transformer en chasse à l'homme pour retrouver leur père, Martin Carpentier.
Il jette lui aussi un regard critique sur la gestion des opérations.
Dans un contexte où il y avait beaucoup de gens qui couraient un peu partout, il n'y avait pas de cohérence au niveau des consignes. Il pleuvait, il y avait des mailles qui n'étaient pas refermées dans le filet, affirme M. Trottier.
Je pourrais dire que les conditions étaient idéales pour qu'il [Martin Carpentier] s'échappe.
Gabriel Trottier s'est présenté à Saint-Apollinaire pour participer aux recherches afin de retrouver Norah et Romy Carpentier.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Gabriel Trottier a été étonné de constater qu'aux différents barrages dans la ville, aucun policier n'a jamais fouillé la boîte sur le toit de son véhicule qui pouvait facilement contenir une personne, dit-il.
Karine McMahon espère que ces incidents serviront de leçon pour le service de police. Si ça arrive à nouveau [il faudrait] que les délais soient un peu plus courts, et qu'ils répondent à nos appels d'urgence. On fait le 911 parce qu'il y a une urgence, lance-t-elle.
La SQSûreté du Québec assure que chaque information qui est transmise est vérifiée et validée. Par contre, elle ne commente pas davantage pour l'instant pour ne pas nuire à l'enquête qui est en cours.