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Black Lives Matter : une fresque pour démontrer le pouvoir de la conversation

Vue des airs, une fresque, peinte sur le sol de la rue Sainte-Catherine à Montréal, une fresque indiquant « La vie des Noir.e.s compte », avec la mention #BlackLivesMatter.

La fresque « La vie des Noir.e.s compte » a été achevée jeudi.

Photo : Facebook : Lëa-Kim Châteauneuf, CC BY:SA

« La vie des noir.es compte. » Un slogan dont les cinq mots géants ont été peints dans la rue Sainte-Catherine, à Montréal, en guise de cri de ralliement. Cette semaine, un collectif d’artistes a mis la main à la pâte pour réaliser une fresque en soutien au mouvement Black Lives Matter, mais aussi – et surtout – pour tendre la main aux gens.

L’image de la fresque, captée à vol d’oiseau, permet de constater l’ampleur de l’œuvre, qui s’étend sur environ 100 mètres. Elle a d’ailleurs abondamment circulé sur les réseaux sociaux ces derniers jours.

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#AllBlackLivesMatter credit (Lëa-Kim, CC BY:SA).

Une publication partagée par Gala Dynastie (@galadynastie) le

« Le timing était là », souligne Harry Julmice, de Never Was Average, un collectif qui encourage les personnes issues de la diversité à développer un sentiment d’appartenance et à s’épanouir par diverses activités artistiques. Celui qui agissait à titre de chef d’orchestre de la portion création, avec ses complices Hanna Che et Niti Marcelle Mueth, explique que l’idée d’une telle fresque est d’abord venue de Carla Beauvais, la cofondatrice et directrice générale du Gala Dynastie.

Le contexte entourant la mort violente de George Floyd, au Minnesota, a ravivé dans les dernières semaines le débat sur le racisme systémique et l’exclusion partout sur la planète, et le Québec n’y fait pas exception. Pour la Ville, c’était important d’avoir un projet comme celui-ci à Montréal, ajoute Harry Julmice, ravi. C’est donc en quatrième vitesse que le collectif, en collaboration avec Village Montréal, a activé à la fois idées et logistique.

Avec toutes les murales et les fresques qu’on érigeait un peu partout aux États-Unis et ailleurs dans le monde, c’était le moment que Montréal fasse partie de cette conversation-là.

Une citation de Harry Julmice

L’art comme « connexion humaine »

Depuis la mort de George Floyd – et l’on pourrait dire, aussi, depuis celles d'Ahmaud Arbery, de Freddie Gray et de Trayvon Martin, pour ne nommer que ceux-là –, il y a eu les manifestations, les échanges sur les réseaux sociaux, les reportages. Mais les injustices ne concernent pas que les États-Unis, rappelle Harry Julmice.

Un homme, avec une chemise rose.

Harry Julmice, cofondateur du collectif Never Was Average.

Photo : Site : Never Was Average

Mais à travers tout cela, dit-il, l’art est l’un des meilleurs moyens pour faire place au dialogue, pour faire prendre conscience. La force derrière l’art, selon lui, c’est cette idée d’empreinte. Celle que laisse une œuvre chez les gens. Il espère d’ailleurs que la fresque de la rue Sainte-Catherine, où des milliers de passants et passantes marchent quotidiennement, fera naître une pointe de réflexion.

Quand on le voit, c’est difficile de l’effacer de la mémoire. C’est ça la force de l’art. Ça crée une conversation. Dans la société, mais également à la maison.

Une citation de Harry Julmice

Harry Julmice estime que l’implication des communautés dans le processus artistique était aussi importante pour le collectif. Pour une œuvre où le message est « La vie des Noir.es compte », il était logique et nécessaire, pour lui, d’impliquer des gens « qui se battent tous les jours contre des inégalités ».

Dans un premier temps, des gens de différents organismes, comme la Ligue des Noirs nouvelle génération, la librairie Racines,ou le groupe Black Lives Matter Montréal, sont venus aider au traçage des lettres. Ensuite, le jeudi, des artistes de la communauté noire de Montréal ont voulu s’exprimer en terminant, avec leur touche personnelle, l’amalgame de couleurs des lettres géantes.

Marc-Alain Félix, Lana Denina, TEENADULT, Niti Marcelle Mueth, D. Mathieu Cassendo, Kando, MALICIOUZ, Simo, A X L, G L O W Z I, MÏNS (Made In Shaïna), Eelise Ndri, Anastasia Erickson (aeri), Franco E., Awa Banmana, Michaëlle Sergile, Yarijey Tetcher et Marie-Denise Douyon ont bonifié la fresque grâce à leur talent artistique.

Un homme et une femme à genoux prennent des mesures sur la chaussée.

Des organismes et artistes montréalais peignent les lettres « LA VIE DES NOIR.E.S COMPTE / BLACK LIVES MATTER » dans la rue Sainte-Catherine à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Ce qui est important pour nous, dans nos projets, c’est d’avoir la collaboration de la communauté, du public. C’est une invitation qui est lancée à tout le monde, souligne le cofondateur de Never Was Average.

Des communautés alliées

Le choix de la rue Sainte-Catherine pour y peindre le slogan « La vie des Noir.es compte » n’est pas anodin. Si l'on visait d’abord l’avenue du Mont-Royal, le tronçon entre les rues Saint-Hubert et Saint-André, en plein centre du Village gai de Montréal, a finalement été choisi pour des raisons logistiques et de visibilité.

Mais c’est au cœur de la démarche, estime le directeur des communications à Village Montréal, Stéfane Campbell, rappelant que l’intersectionnalité et l’inclusion sont justement des principes prônés par l’organisme depuis des années.

Ce sont des enjeux avec lesquels nos communautés LGBTQ+ sont très familières. On ne dit pas ça dans la mesure où l'on comprend le combat, parce qu’on ne le vit pas de la même façon. Mais [sans contredit], il y a un maillage à faire entre les combats des marginalités, quelles qu’elles soient.

Une citation de Stéfane Campbell

La fresque, dont l'emplacement est le territoire où la pluralité des cultures et des réalités se rencontre le plus à Montréal, dit Stéfane Campbell, devrait rester au moins jusqu’au mois d’octobre.

Difficile de savoir, par la suite, s’il faudra l’effacer au moment où la rue redeviendra accessible aux voitures. Il espère que que l’œuvre puisse demeurer.

« C’est une identité forte. Pour le Village, mais pour la Ville de Montréal, c’est un statement qui en jette, je pense », conclut-il.

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