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Une centaine de femmes du milieu littéraire québécois se sont donné un espace virtuel pour échanger, en toute sécurité, à propos de situations d'abus, de harcèlement ou d'agressions sexuelles dont elles disent avoir été victimes.
La Sherbrookoise Hélène Bughin qui oeuvre comme coordonnatrice d’événements dans le milieu littéraire a collaboré au lancement de ce mouvement.
Le groupe Facebook privé a été créé ce printemps, pendant la pandémie, mais la récente vague de dénonciations fait en sorte que de plus en plus de femmes participent à la discussion.
En littérature, on est en train de questionner la culture, c’est autant la culture de l’alcool que de vouloir plaire à un supérieur masculin.
Changement de culture
La réunion virtuelle permet de briser l’isolement de ces femmes qui ont compris qu’elles n’étaient pas seules à vivre un malaise, souligne la Sherbrookoise.
On a révélé des situations problématiques qui se répétaient de femme en femme. C’est souvent des hommes qui utilisent leur position privilégiée d’éditeur, d’auteur, de critique pour faire de la coercition, c’est par exemple de dire "si tu m’offres cette faveur sexuelle, je vais publier ton livre", raconte-t-elle.
La Sherbrookoise Hélène Bughin qui évolue dans le milieu littéraire dénonce la culture en place dans le monde littéraire québécois.
Photo : Radio-Canada
Hélène Bughin souligne que les tactiques employées par ces personnes en position d’autorité, souvent des hommes mais aussi des femmes, seraient bien souvent exercées de façon détournée.
Ce sont des gens qui sont habiles avec le discours, qui savent manier les détails et qui sont souvent dans la limite. Ce flou artistique est utilisé pour appâter, pour convaincre, pour manipuler en fait.
Pas de dénonciations publiques
Contrairement aux nombreuses dénonciations publiques sur les réseaux sociaux qui ont été faites dans les derniers jours, les femmes qui composent ce groupe ont décidé de garder leurs discussions privées et de ne pas dévoiler l'identité des victimes et des présumés agresseurs.
Notre but ce n’est vraiment pas de diffamer ou d’atteindre la réputation de quelqu’un, précise la Sherbrookoise. Le groupe privé, c’est un groupe de soutien et le fait qu’il soit entre femmes, les femmes sont plus à l’aise de demander de l’aide et sont plus à l’aise de se prononcer sur leur malaise.
Hélène Bughin explique que les échanges permettent surtout aux victimes de se décharger d’un poids émotionnel et d’être dirigées vers des ressources appropriées.
De nombreuses ressources gratuites sont disponibles pour soutenir les victimes.
Photo : Radio-Canada
L’Union des écrivaines et des écrivains québécois offre du soutien juridique à ses membres qui souhaiteraient notamment se rendre devant les tribunaux. Des ressources pour prévenir le harcèlement et la violence sont aussi offertes en partenariat avec l'organisme L'Aparté.
Hélène Bughin appelle aussi les hommes qui souhaitent s’impliquer à faire de la sensibilisation dans leur entourage pour changer les comportements d’abus.
Les femmes, on n'est plus capables de faire le travail émotif de dire aux hommes d’arrêter de nous manipuler, de nous harceler et de nous violer. On a vraiment besoin d’avoir une discussion collective là-dessus, conclut Hélène Bughin.