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Hausse marquée des morts par surdose chez les Autochtones en Colombie-Britannique

Une seringue tenue dans une main sale.

Plus de 6000 personnes sont mortes d'une surdose en Colombie-Britannique depuis la déclaration d'urgence sanitaire en 2016.

Photo : Shutterstock / ndede

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Entre les mois de janvier et de mai, le nombre de surdoses mortelles chez les Autochtones de la Colombie-Britannique a augmenté de près de 93 % par rapport à la même période l’an dernier, déplorent les autorités sanitaires provinciales.

La surreprésentation des Autochtones s'observe dans les données colligées depuis le début de la crise des opioïdes en 2016. Or l’écart se creuse, note la médecin hygiéniste en chef par intérim de l'autorité sanitaire des Premières Nations, Shannon McDonald.

Avec 89 membres des Premières Nations ainsi que des Métis et des Inuit ayant perdu la vie après une surconsommation de drogues illicites durant la période observée, le pourcentage proportionnel passe de moins de 10 % à 16 %, alors que les Autochtones inscrits ne forment que 3,3 % de la population de la Colombie-Britannique.

« Quand je parle de chiffres, je parle de gens. [...] Chacune de ces personnes est aimée et regrettée. »

— Une citation de  Shannon McDonald, médecin hygiéniste en chef de l'autorité sanitaire des Premières Nations
Un homme dont le visage est caché par un capuchon tient une seringue.

En mai, 170 personnes sont mortes en raison d'une surdose de drogue illicite en C.-B. En comparaison, depuis le début de la pandémie, 174 personnes sont mortes des suites de la COVID-19.

Photo : Pixabay

Des efforts minés par la COVID-19

En février, les autorités sanitaires annonçaient une importante diminution du nombre de morts par surdose liés aux drogues illicites dans la province. La pandémie de la COVID-19 et les mesures prises pour freiner sa propagation sont venues miner les efforts en ce sens, admettent-elles.

Comme les drogues illicites sont plus difficiles à obtenir en raison de la fermeture des frontières et du resserrement du contrôle sur le commerce, leur teneur a changé. Impossible de savoir ce qui est acheté dans la rue, soutient la Dre McDonald.

De plus, les restrictions imposées en matière de distanciation sociale ont contribué à l’isolement des personnes vulnérables. Ils meurent avant même de pouvoir être rejoints, déplore-t-elle.

Notre dossier COVID-19 : ce qu'il faut savoir

« Un problème de douleur »

Nous nous engageons à faire ce que nous pouvons afin de résoudre ces problèmes maintenant et à l’avenir, affirme la Dre Bonnie Henry, médecin hygiéniste en chef de la province.

En outre, plus de 6000 trousses de naloxone, un antidote qui neutralise les effets des drogues de type opioïde, ont été distribuées sur le territoire de la régie de la santé des Premières Nations.

Or, les solutions doivent surtout répondre à des problèmes culturels et historiques, plaident les autorités de la santé.

Le manque d’accès à des soins de santé mentale culturellement ciblés, le traumatisme intergénérationnel ainsi que la suspicion de racisme systémique dans le système de santé constituent des obstacles à l'endiguement de la crise.

Nous n'avons pas de problème de drogue, nous avons un problème de douleur, indique la Dre McDonald, citant un chef autochtone.

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