Traité d'extradition : Hong Kong dénonce le retrait canadien

Des Hongkongais manifestent avec des pages blanches pour éviter de montrer des slogans interdits par la nouvelle loi sur la sécurité nationale.
Photo : Reuters / Tyrone Siu
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Plusieurs hauts responsables de l'exécutif de Hong Kong ont déclaré samedi être très déçus
par la décision du Canada de suspendre l'application du traité d'extradition le liant à la région administrative spéciale
.
La décision canadienne a été prise en réaction à l'entrée en vigueur de la très contestée loi sur la sécurité nationale, qui s'applique depuis mardi soir à Hong Kong.
Le Canada interdira aussi l'exportation de matériel militaire vers l'ex-colonie britannique, a ajouté le premier ministre canadien, Justin Trudeau.
Nous étudions aussi d'autres mesures, y compris sur l'immigration
, a-t-il dit.
Le chef du gouvernement fédéral n'a pas précisé sa pensée, mais des avocats pensent qu'Ottawa pourrait faciliter l'immigration de Hongkongais ayant de la famille au Canada.
Le gouvernement canadien doit expliquer devant l'État de droit et devant le monde pourquoi il permettra à des fugitifs de se soustraire à leurs responsabilités légales
, a réagi le secrétaire à la Sécurité de Hong Kong, John Lee, lors d'une émission radiophonique.
La décision canadienne, a-t-il ajouté, répond à des impératifs politiques au mépris du droit.
La secrétaire hongkongaise à la Justice, Teresa Cheng, a exprimé la même déception au sujet de l'initiative du Canada et a ajouté que celle-ci constituait vraisemblablement une atteinte au droit international.
La loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, qui a été promulguée mardi par le Parlement chinois, est destinée à lutter contre la subversion, le terrorisme, le séparatisme et la collusion avec des forces étrangères dans la région administrative spéciale, et prévoit des peines pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité.
Elle autorise aussi les agences chinoises de sécurité à s'implanter à Hong Kong et permet des extraditions vers la Chine continentale.
Pour ses détracteurs, elle signe la fin du principe un pays, deux systèmes
qui a présidé à la rétrocession à la Chine de l'ancienne colonie britannique, à laquelle il garantissait au moins jusqu'en 2047 un haut degré d'autonomie et le respect des droits et libertés de ses habitants.