Nouveau sommet de près de 57 000 cas de coronavirus aux États-Unis

Le nombre de cas est en forte augmentation en Floride. Le comté de Miami-Wade a d'ailleurs annoncé le port du masque obligatoire en public, sauf dans les lieux de culte.
Photo : Reuters / Marco Bello
- Sophie-Hélène Lebeuf
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Avec près de 57 000 nouveaux cas recensés jeudi — un nouveau sommet depuis le début de la pandémie –, les États-Unis semblent entraînés dans une spirale.
Les États-Unis ont plus précisément recensé 56 875 nouveaux cas et 682 décès, une hausse par rapport aux quelques 51 100 nouveaux cas et aux 676 décès de la veille, selon la compilation du site Worldometers.
À elle seule, la Floride a franchi jeudi le seuil des 10 000 nouveaux cas, établissant un nouveau record quotidien.
Loin de se stabiliser, la situation est particulièrement préoccupante dans le sud du pays, où certains gouverneurs prennent désormais les grands moyens pour juguler la pandémie.
Le Texas, autre État qui est un épicentre de flambée épidémique, a pour sa part imposé le port du masque dans les lieux publics de la majeure partie de l'État.
Opérant un virage, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, un républicain, a ainsi signé un décret obligeant dès vendredi les Texans à porter un couvre-visage sur le nez et la bouche
dans les espaces publics des comtés comptant au moins 20 cas positifs de COVID-19 quand la distanciation sociale n'est pas possible.
La mesure tolère cependant des exceptions, notamment chez les enfants de moins de 10 ans, les personnes dont l'état de santé les empêche de le faire ou les personnes qui font de l'exercice à l'extérieur.
Les citoyens qui enfreindront cet ordre une première fois recevront un simple avertissement, mais, pour chaque dérogation subséquente, ils s'exposeront à une amende pouvant atteindre 250 $.
Après être longtemps resté sourd aux appels des démocrates en ce sens, le gouverneur Abbott a plaidé l'importance de cette mesure dans une vidéo mise en ligne sur Twitter.
La COVID-19 n'est pas en train de disparaître. En fait, ça empire.
Maintenant, plus que jamais, il faut que tout le monde agisse jusqu'à ce que des traitements soient disponibles
, a-t-il soutenu.

Les restaurants du Texas fonctionnent désormais à 50 % de leur capacité, un recul par rapport aux premières phases de déconfinement.
Photo : Reuters / Sergio Flores
La semaine dernière, il a de nouveau annoncé la fermeture des bars et celle des restaurants à la moitié de leur capacité, une mesure que, quelques jours auparavant, il disait ne pas vouloir adopter. Une vingtaine de propriétaires de bars conteste d'ailleurs cette fermeture forcée devant les tribunaux.
Le Texas recensait jeudi plus de 7200 cas, selon un bilan quotidien publié par le site Worldometers.
Record en Floride
Les autorités floridiennes ont de leur côté dénombré 10 109 nouveaux cas de COVID-19, enregistrant ainsi un sommet quotidien.
L'État a en outre fait savoir qu'un garçon de 11 ans du comté de Miami-Dade avait succombé à la maladie. C'est la plus jeune victime de la Floride jusqu'ici.
Le gouverneur républicain Ron DeSantis maintient son opposition à un décret imposant le port du masque, mais plusieurs comtés et plusieurs villes ont pour leur part adopté des règles locales qui le rendent obligatoire.
Des citoyens du comté de Palm Beach contestent la mesure en cour, invoquant leurs droits constitutionnels. Après avoir lui aussi imposé le masque, le comté de Miami-Dade a annoncé jeudi la mise en place d'un couvre-feu de 22 h à 6 h dans le but de freiner la propagation du coronavirus.
Trois fois moins populeuse que la Floride, l'Arizona a par ailleurs enregistré plus de 3300 nouveaux cas.
La Californie a confirmé pour sa part plus de 9000 nouveaux cas, ce qui dépasse le sommet de quelque 7900 cas qu'elle a atteint mardi. Mercredi, elle a à son tour fait machine arrière sur les mesures de déconfinement, décrétant ainsi la fermeture des plages et interdisant la restauration dans les espaces clos.
La Georgie, elle, a fait état de près de 3500 nouveaux cas, et a ainsi dépassé pour la première fois le seuil des 3000 cas.
Les États-Unis vont dans la mauvaise « direction »
Si le président Trump a, à de multiples reprises, lié exclusivement la hausse actuelle du nombre de cas à la capacité accrue de dépistage, le coordonnateur des tests de dépistage au sein de son administration a offert une autre explication lors de son témoignage devant des élus du Congrès.
L'amiral Brett Giroir, secrétaire adjoint du département de la Santé de l'administration Trump, l'a plutôt attribuée à une hausse réelle du nombre d'infections.
Il ne fait aucun doute que plus vous faites de tests, plus vous découvrirez [de cas positifs], mais nous pensons qu'il s'agit d'une réelle augmentation de cas, car le pourcentage de [tests] positifs augmente. Il s'agit donc d'une augmentation réelle du nombre de cas.
À titre d'exemple, la proportion de tests positifs en Arizona atteignait mardi 23 %, selon le département de la Santé de l'État. Il y a un peu plus d'un mois, c'était la moitié.
Nous ne sommes pas en train d'aplatir la courbe en ce moment
, a constaté le Dr Giroir. La courbe continue à monter.
En entrevue au Journal of the American Medical Association, l'immunologiste en chef de la Maison-Blanche, le Dr Anthony Fauci, a dit anticiper de sérieuses difficultés
si les citoyens ne respectent pas les recommandations du déconfinement (port du masque et distanciation sociale).
Je pense qu'il est assez évident [...] que nous n'allons pas dans la bonne direction
, a-t-il laissé tomber.
Plus tôt cette semaine, le Dr Fauci a déclaré que le nombre de cas de COVID-19 aux États-Unis pourrait grimper à 100 000 par jour. Jeudi, le nombre de nouveaux cas aux États-Unis a dépassé les 51 000.
Selon une compilation du New York Times, 38 États connaissent une augmentation du nombre de cas depuis les deux dernières semaines.
Trump à contre-courant
Le président s'est montré beaucoup plus optimiste que les responsables de la santé publique lors d'une brève conférence de presse à la Maison-Blanche consacrée au rebond de l'emploi aux États-Unis.
La crise [du coronavirus] est en train d'être gérée. [...] Nous sommes en train de la maîtriser.
Nous éteignons les flammes, le feu
, a-t-il assuré. Le coronavirus a une vie. Et nous tuons cette vie parce que c'est une mauvaise forme de vie dont il s'agit
, a déclaré le président.
À plusieurs reprises, il a affirmé que le coronavirus allait disparaître
.
La veille, changeant de ton par rapport au port du masque, Donald Trump s'est montré ouvert à en porter un dans certaines circonstances.
Je suis tout à fait pour les masques
, a-t-il dit en entrevue à Fox Business Network. Il a précisé que des gens l'avaient vu en porter un et qu'il trouvait que cela lui allait bien.
Par ailleurs, Herman Cain, un allié du président Trump qui assistait à son rassemblement partisan à Tulsa, en Oklahoma, il y a une dizaine de jours, a été hospitalisé en raison de la COVID-19.
Huit employés de sa campagne qui étaient présents avaient par ailleurs reçu un diagnostic positif peu avant le début de l'événement ou dans les jours qui ont suivi.
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Avec les informations de New York Times
- Sophie-Hélène Lebeuf