Les 3 cabanes à patates préférées des Mauriciens et Centricois
D'après un sondage maison réalisé sur la page Facebook d'ICI Mauricie Centre-du-Québec.

Julie Desbiens, propriétaire de la Roulotte à patates de Gentilly.
Photo : Radio-Canada / Elyse Allard
Au Québec, la tradition d’aller acheter une bonne « patate » dans un sac en papier brun transpercé d’huile ne date pas d’hier. Les premières cabanes à patates ont fait leur apparition dans la Belle Province à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs dans les années 1940 qu’on a vu naître les premières roulottes emblématiques de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Comme quoi Mauriciens et Centricois ont la mémoire longue, voici leur palmarès des trois cabanes à patates incontournables de la région, d’après un sondage réalisé sur la page Facebook d’ICI Mauricie Centre-du-Québec.
1re position : la Roulotte à patates de Gentilly
La Roulotte à patates de Gentilly a été traînée pour la première fois au centre du village par des chevaux en 1946. C’est alors le Gentillois Paul Bécotte qui en est propriétaire.
Au fil du temps, certaines traditions ont évolué : les chevaux ont été remplacés par un camion Chevrolet; le restaurant est passé du père au fils, Pierre Bécotte, qui l’a ensuite transmis à sa belle-fille, Julie Desbiens; et la roulotte elle-même a été remplacée par un modèle plus récent à deux reprises.
Pourtant, ce qui en fait la renommée est demeuré intact depuis près de 75 ans : sa recette de patates achetées rondes, épluchées chaque jour sur place et cuites dans l’huile d’arachide, ses succulents hot-dogs et l’accueil jovial de son personnel.
Avec le temps, d’autres classiques se sont ajoutés au menu, comme le smoked meat, le rouleau-pizza et la saucisse maison. Pas étonnant que des visiteurs venus d’aussi loin que Montréal ou Québec s'y arrêtent chaque été lorsqu’ils empruntent la route 132.
2e position : les roulottes de la 5e rue, à Shawinigan
Parmi les plus anciennes cabanes à patates au Québec, impossible de passer sous silence la mythique Roulotte Beauparlant, à Shawinigan.
D’une part, pour son histoire : son premier propriétaire, Joseph Beauparlant, l’a ouverte en 1940 pour nourrir sa famille, alors que le monde commençait à peine à se relever de la crise économique de 1929. D’autre part, pour son emplacement unique au Québec, sur la 5e rue, en plein centre-ville de Shawinigan, à travers les véhicules et les espaces de stationnement.
Au fil du temps, d’autres cabanes à patates ont élu domicile sur la même rue pour lui faire compétition, notamment la Cabane du boutte à Lajoie, désormais appelée La Terrasse.
Aujourd’hui, seules ces deux cabanes servent encore des frites sur la 5e. D’ailleurs, elles ont toutes deux été rachetées par le même propriétaire, Guy Beaudoin, au début des années 2000. Leur ouverture au mois de mars annonce, comme la marmotte, le printemps à Shawinigan.
Pour ne plus se faire concurrence, la Roulotte Beauparlant sert aujourd’hui des patates frites droites
et des hot-dogs garnis de grosses saucisses, tandis que La Terrasse se spécialise dans les frites frisées
et les petites saucisses.
Le secret des patates de Shawinigan? Elles sont d’abord vieillies dans un caveau chez un fournisseur local, les Aliments Baril, à Saint-Léonard-d’Aston, puis elles sont frites dans l’huile de canola. Quant à la spécialité de ces roulottes, notons les incontournables hot-dogs Michigan, garnis d’une sauce spéciale (différente selon la roulotte), de salade de chou et de frites à même le pain.
Selon leur propriétaire, les deux cabanes attirent aujourd’hui à peu près le même nombre de clients. Parmi ceux-ci, beaucoup viennent de l’extérieur de Shawinigan, et on compte même un habitué célèbre : l’ancien premier ministre du Canada, Jean Chrétien, qui s’y rend encore quelques fois par été.
3e position : Restaurant Ma cabane, à Saint-François-du-Lac
La 3e position de ce palmarès est occupée par le Restaurant Ma cabane, à Saint-François-du-Lac, une autre belle histoire de famille.
En 1974, la famille Parenteau fait l’acquisition d’une cabane à patates frites. Pendant que le père, Joffre Parenteau, travaille à l’extérieur de la région, son épouse, Réjeanne Richard, exploite le restaurant dans le secteur du Bas Saint-François. Plus tard, ce sont leurs enfants qui reprennent l’affaire familiale. Des cinq frères et soeurs Parenteau, trois y travaillent toujours.
De l’acquisition de la cabane jusqu’à aujourd’hui, elle est passée d’une vingtaine à une soixantaine de places assises, notamment à l’intérieur. C’est pourquoi il est désormais plus juste de parler de restaurant
.
Selon ses propriétaires, c’est la fraîcheur des frites qui fait la renommée du Restaurant Ma cabane. Elles aussi proviennent des Aliments Baril, à Saint-Léonard-d’Aston. Les pommes de terre sont achetées déjà pelées, coupées sur place puis frites dans l’huile d’arachide.
Tout comme à Gentilly, les promeneurs du dimanche de la route 132 sont nombreux à s’arrêter à Saint-François-du-Lac pour profiter des spécialités locales : les patates frites, bien sûr, mais aussi les hot-dogs cuits à la vapeur ou encore, les poutines garnies de fromage en grains de la Fromagerie Saint-Guillaume, à quelques kilomètres de là.