La COVID-19 ne dissuade plus les patients de fréquenter les urgences au Québec

Dans certaines urgences, incluant Montréal, les Laurentides et la Montérégie, les taux ont dépassé leur pleine capacité.
Photo : Getty Images / Shani Miller
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le temps d’attente des urgences du Québec affiche un taux « élevé » qui frôle le taux « très élevé », selon une moyenne effectuée ces dix derniers jours par le répertoire Index Santé.
Ce dispositif d’information numérique donne une estimation actualisée chaque heure du nombre de patients sur civière dans l’ensemble des régions du Québec. Dans certaines d’entre elles, incluant Montréal, les Laurentides et la Montérégie, ces taux ont franchi leur pleine capacité, ces derniers jours, atteignant notamment 150 % à l’Hôpital du Suroît, 140 % à l’Hôpital Barrie Memorial, ou encore 124 % à l’Hôpital du Haut-Richelieu, en Montérégie, samedi.
Cette vague de patients non liée à la COVID-19 s’explique par une combinaison de facteurs, observe Laurent Vanier, urgentologue à l’Hôpital Charles Lemoyne et directeur médical de la Clinique Azur.
Avec le confinement, des patients ont choisi de remettre à plus tard leur visite à l’hôpital. Avec le déconfinement, c’est le contraire
, explique-t-il.
Si les patients ayant préféré reporter leurs soins de peur d’attraper le virus sont prêts à fréquenter de nouveau les hôpitaux, les services de santé, eux, ne sont pas toujours pleinement fonctionnels.
Une combinaison de facteurs
Le risque d'accueillir un patient présentant des symptômes pouvant s'apparenter à ceux de la COVID-19 a poussé les cliniques à restructurer les salles d'attente.
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Réorganisation des services, révision des mesures d’hygiène, retour des soignants affectés en CHSLD...Les cliniques ont un petit retard présentement
, reconnaît Charles Lemoyne. Il remarque que les soignants déployés pour la COVID-19 sont un peu fatigués
.
L'urgentologue évoque un retour graduel des médecins, dont certains font partie de la population à risque.
35 % des médecins de la Montérégie ont plus que 30 ans de pratique. Ce sont des gens qui ont plus de 60 - 65 ans. C’est normal que la reprise de leur activité se fasse dans un contexte sécuritaire pour eux.
.
Un problème récurrent
Le président du Conseil pour la protection des malades, Me Paul G. Brunet déplore que cette augmentation du temps d’attente aux urgences soit récurrente en période de vacances estivales; un phénomène qu'il observe depuis une dizaine d'années.
« On a une demande accrue et on réduit les soins. Il n'y a pas une entreprise qui pourrait survivre en agissant de la sorte. »
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) rappelle qu'il existe plusieurs solutions de rechange aux urgences des hôpitaux. Par exemple, le service téléphonique Info-Santé 811, une consultation auprès d'un pharmacien, une visite au CLSC ou encore un rendez-vous rapide auprès de son médecin de famille.
Plusieurs de ces patients [en attente aux urgences] devraient déjà avoir un médecin famille
, s'indigne Me Paul G. Brunet .
Selon le MSSS, 4594 employés relevant du personnel médical ne sont toujours pas retournés à leur affectation initiale. Dans une réponse envoyée à Radio-Canada, le ministère fait valoir que la situation dans les urgences est sous contrôle dans la très grande majorité des hôpitaux
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Et pour ceux dont les taux d'occupation dépassent la pleine capacité, la situation est suivie de près
.
Avec les informations de Marie-Josée Paquette-Comeau.