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Alzheimer : les collations sucrées ennemies des personnes prédisposées

Une dame mange un morceau de tarte au chocolat dans son salon.

Les collations sucrées ont été associées à un risque plus grand de développer la forme tardive de l'alzheimer.

Photo : iStock

Radio-Canada

Une association entre les collations sucrées et le risque de développer la maladie d’Alzheimer chez les personnes possédant l’allèle E4 du gène APOE a été montrée par des neurologues français.

Selon les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Alzheimer’s and Dementia (Nouvelle fenêtre) (en anglais), ces nouvelles connaissances ouvrent la voie à une meilleure compréhension des liens entre facteurs de risques environnementaux et génétiques. Elles pourraient également permettre d’améliorer les stratégies de prévention des démences.

Il faut savoir qu’il existe deux façons de développer la maladie d’Alzheimer.

La forme dite sporadique est due à un ensemble complexe d’éléments touchant à la génétique, à notre environnement et à notre style de vie. L’allèle E4 du gène APOE est associé à cette forme, qui apparaît habituellement après 65 ans. Les résultats obtenus par la chercheuse Sylvaine Artero et ses collègues de l’Université de Montpellier concernent cette forme.

L’autre forme, celle qui est héréditaire, est beaucoup plus rare et représente 1 % de tous les cas. Une altération à trois gènes est associée à cette forme : les gènes PSEN1, PSEN2 et APP. Cette forme provoque les mêmes symptômes que la forme sporadique, mais peut se développer à tout âge.

Repères

  • Il n’existe actuellement aucun traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer, qui frappe 50 millions de personnes dans le monde.
  • Avec le vieillissement de la population mondiale, le nombre de personnes atteintes de démence devrait tripler et atteindre 152 millions d’ici 2050.
  • Pas moins de 564 000 Canadiens en sont atteints. Dans 15 ans, ils seront 937 000, selon la Société Alzheimer du Canada.

Dans leurs travaux, les chercheurs français ont étudié le suivi pendant 12 ans de près de 2800 Français de plus de 65 ans.

Ces scientifiques voulaient mieux cerner l’impact des repas riches en sucres (sucres simples et glucides raffinés) sur le risque de développer une démence.

Ils ont analysé l'apparition de 350 démences en lien avec les habitudes alimentaires et plus particulièrement leur apport en charge glycémique (la capacité de l’aliment à élever la glycémie en fonction de la portion consommée) estimé sur quatre repas :

  • Déjeuner 
  • Dîner 
  • Souper
  • Collations

Les résultats

Chez les personnes qui ne possédaient pas le génotype à risque, les chercheurs n’ont décelé aucune association entre l'apparition de démences et la consommation des sucres lors des quatre repas quotidiens.

Chez celles qui possèdent l’allèle E4 du gène APOE, ils ont observé une association entre la consommation de sucres lors d’une collation et l'apparition de démences.

Elles présentaient un risque de développer la maladie d'Alzheimer de deux à trois fois plus élevé pour chaque portion supplémentaire équivalente à la charge glycémique de 30 grammes d’une baguette de pain.

Ce résultat a été obtenu indépendamment de l’apport énergétique quotidien, de l’activité physique, de la présence de comorbidités ou de l’adhésion à un régime alimentaire de type méditerranéen.

Aucune association de ce type n’a été révélée pour les autres repas de la journée. Une bonne nutrition est reconnue depuis plusieurs années déjà comme un élément essentiel au bon vieillissement du cerveau.

Plusieurs recherches menées sur des rongeurs ont montré le rôle d’une consommation importante des sucres (saccharose, sirops de glucose et de fructose) dans l’évolution des signes cliniques de la maladie. Particulièrement dans l’accélération de l’apparition des plaques de protéine bêta-amyloïde ou A-bêta dans le cerveau qui bloquent le transfert de signaux entre les neurones.

À ce jour, aucune étude sur l’humain n’avait exploré un lien potentiel entre prédispositions génétiques, consommation des sucres et risques de démence.

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