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La station du REM de l'aéroport Montréal-Trudeau compromise par la crise

Un homme marche dans l'aéroport Montréal-Trudeau avec un immense sac-à-dos sur son épaule droite.

Selon ADM, le trafic aérien est actuellement en baisse de 97 % par rapport à la même date l'an dernier.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

  • François Messier

L’impact de la crise de la COVID-19 sur le transport aérien est si important qu’il compromet la construction de la station du REM qui doit desservir l’aéroport Montréal-Trudeau, affirme le président-directeur général d’Aéroports de Montréal (ADM), Philippe Rainville.

Dans une lettre ouverte distribuée aux médias, il demande à Québec et à Ottawa d’accorder à ADM un prêt assorti de conditions de remboursement souples en fonction du rétablissement de [ses] revenus pour que le projet, évalué à 250 millions de dollars, puisse aller de l’avant.

On lève la main pour dire qu'on a besoin d’un petit coup de pouce, d’un pont financier, pour nous permettre de faire ces travaux, de réaliser la station pour qu’en sortie de crise, les Montréalais puissent avoir leur station prête à les servir , a-t-il expliqué en entrevue à Tout un matin.

Notre volonté de faire la connexion avec le REM est intacte. Il est impensable que le REM ne se rende pas à l'aéroport. [...] Il ne faut pas qu'un projet de cette importance se perde quelque part entre les paliers de gouvernement.

Une citation de Philippe Rainville, PDG d'ADM, dans une lettre ouverte
Le tracé du REM

La station du REM de l'aéroport Montréal-Trudeau doit ouvrir ses portes en 2023. Elle doit permettre aux voyageurs de se rendre au centre-ville de Montréal en 20 minutes.

Photo : CDPQ Infra

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Une représentation du coronavirus.

Contrairement aux autres stations du REM, la gare YUL-Aéroport-Montréal-Trudeau doit être financée par ADM. La corporation à but non lucratif a conclu une entente à ce sujet avec la Caisse de dépôt, maître d'oeuvre du REM, afin d'arrimer le tout avec son projet de réaménagement complet des accès à l’aéroport, estimé à 2,5 milliards de dollars.

Nous avions la capacité de le faire, plaide M. Rainville dans sa lettre, puisque l'aéroport connaissait une croissance de 6 % à 9 % par année. La barre des 20 millions de voyageurs avait été franchie l'an dernier, et il était attendu que cette croissance se poursuive pour au moins 15 ans.

Or, les restrictions aux voyageurs et la fermeture des frontières engendrées par la crise de la COVID-19 vient chambouler toutes les perspectives financières d'ADM. À l’heure actuelle, 97 % du trafic aérien a disparu, estime M. Rainville, et la reprise s’annonce longue et difficile.

Cela a un impact dramatique sur les finances d'ADM, qui se finance selon un modèle utilisateur-payeur plutôt que par des subventions gouvernementales. Dans la situation actuelle, les revenus de la corporation (stationnements, concessions, redevances d’atterrissage, etc.) sont quasi inexistants, affirme M. Rainville.

Puisqu'il n'y a pas d'utilisateurs, il n'y a pas de payeurs, résume-t-il.

Le débarcadère de l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal, la tour de contrôle en arrière-plan.

Le débarcadère de l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal, la tour de contrôle en arrière-plan.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Selon lui, ADM aura probablement perdu 60 % de ses revenus au terme de l’année actuelle, une chute beaucoup plus importante que celle de 14 % enregistrée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. Le trafic aérien, croit-il, ne retrouvera pas un rythme normal avant 2022.

On est à toutes fins pratiques fermés en ce moment. [...] D’ici la fin de l’année, il n’y aura pas grand-chose. Tant que les frontières seront fermées, il n’y aura pas de trafic international

Une citation de Philippe Rainville, PDG d'Aéroports de Montréal

Donc on n’a pas de revenus, et à cause de ça, on se creuse un creux financier qui ne nous permettra pas, malheureusement, de payer pour la station qu’on avait décidé de payer d’un commun accord avec la Caisse de dépôt et placement, affirme-t-il.

M. Rainville soutient qu'il est impératif que l'aéroport Montréal-Trudeau se dote d'un lien direct rapide avec le centre-ville, comme cela est le cas pour les aéroports de Vancouver et de Toronto. L'aéroport d'Ottawa est aussi sur le point d'obtenir cette liaison, observe-t-il.

La construction de la station du REM n'est pas essentielle pour les seuls voyageurs, argue-t-il, mais aussi pour les quelque 13 000 employés qui travaillent chaque jour à l'aéroport Montréal-Trudeau en temps normal.

  • François Messier

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