L’Université de Moncton nage dans l’incertitude financière

Les étudiants étrangers seront moins nombreux cet automne (archives).
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’Université de Moncton risque de se retrouver dans une situation financière difficile au cours des prochains mois. Le Conseil des gouverneurs a décidé de reporter le budget de l’institution à l’automne, puisque l’incertitude plane sur le nombre d'inscriptions.
Les étudiants étrangers, qui représentent 20 % de l’ensemble de la cohorte, pourraient être moins nombreux à fréquenter l’établissement.
Cette situation est attribuable à la fermeture des frontières et des ambassades qui délivrent les permis étudiants, nécessaires pour l'inscription à l'université et pour l’obtention d’un visa.
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L'université se voit ainsi dans l'impossibilité de réaliser son exercice budgétaire, ne sachant pas si ces étudiants, dont les droits de scolarité s'élèvent à 12 000 $ par année, seront au rendez-vous.
Clairement, il va y avoir un manque à gagner important à gérer au niveau de la préparation du budget. Quelle sera la situation [...] cela reste encore à déterminer, mais on va travailler fort au cours des prochaines semaines pour préparer un budget
, expose Edgar Robichaud, vice-recteur à l'administration et aux ressources humaines.
L'université souhaite que les étudiants s’inscrivent malgré l’incertitude, mais elle espère surtout que le gouvernement provincial vienne en aide aux universités qui se trouvent dans une situation exceptionnelle.

Mathieu Lang, professeur à l'Université de Moncton.
Photo : Radio-Canada
On ne sait pas le nombre d’étudiants qui vont se présenter en septembre, on espère que ce sera le plus normal possible. Mais l’autre incertitude, qui est carrément inacceptable, c’est l'absence de directives de la manière que la province va venir en aide aux universités. Et ça, ça crée une incertitude au niveau du budget, on ne peut pas planifier pour la prochaine année
, dénonce Mathieu Lang, professeur à l'Université de Moncton.
Selon la Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM), la fin de la session a été difficile et plusieurs n'envisagent pas de revenir à l’automne.

Mélinda Prince, présidente de la FÉÉCUM.
Photo : Radio-Canada
L’accessibilité des cours à distance, ça va être un problème. Après s'il faut en plus couper dans le budget des cours à l’université... Il reste quoi à couper, sauf les cours et les services en place pour les étudiants?
demande Mélinda Prince, présidente de la FÉÉCUM.
Les droits de scolarité ont déjà augmenté de 2 % pour les étudiants déjà inscrits et de 8 % pour les nouveaux étudiants.
Avec tout ça, ce seront les étudiants qui vont [en] payer les frais
, regrette-t-elle.
D'après les informations de Sophie Désautels