Étudier la communauté LGBTQ francophone pour mieux la desservir

Le sondage devrait permettre de voir comment les organismes actuels peuvent mieux répondre aux besoins de la communauté LGBTQ d'expression française du Manitoba.
Photo : Stephan Hardy
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Collectif LGBTQ du Manitoba a lancé lundi un sondage en ligne. L'objectif est de recueillir le point de vue des membres de la communauté LGBTQ d'expression française de la province afin de mieux évaluer leurs besoins.
Selon le président du Collectif LBGTQ du Manitoba, Stephan Hardy, lorsque le groupe a vu le jour, il y a plus d'un an, il était question de créer une association. Toutefois, il dit que tous les membres n'étaient pas d'accord sur la forme que devait prendre cette structure.
Il y en avait qui disaient qu'on avait peut-être besoin d'activités sociales seulement, tandis que d'autres estimaient qu'on avait d'autres besoins qui n'étaient pas comblés avec les structures existantes
, affirme-t-il.
D'après lui, l'idée de faire ce sondage en ligne a germé de cette divergence de points de vue. Stephan Hardy note que cette démarche vise ainsi à mieux cerner les besoins spécifiques des membres.

Stephan Hardy entouré de Danielle de Moissac, à gauche et de Claudyne Chevrier, doctorante en santé communautaire à l'Université du Manitoba.
Photo : Stephan Hardy
« Les personnes LGBTQ font partie des minorités sexuelles et je pense que les francophones au Manitoba peuvent comprendre ce que c'est que d'être une minorité linguistique. On a des besoins qui ne sont pas les mêmes que ceux de la majorité au niveau de la sécurité, de l'accès aux soins, mais aussi dans le domaine de l'éducation », indique-t-il.
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Stephan Hardy souligne, par exemple, que pour les membres de la communauté LBGTQ, l'accès aux soins peut être un vrai défi parce que ces personnes peuvent avoir peur de révéler leur identité par crainte d'être jugées.
On essaie donc d'avoir des données probantes sur toutes ces questions pour la création d'un nouvel organisme
, mentionne-t-il. Selon lui, ce sondage est une occasion pour les membres de la communauté LGBTQ de parler de leurs expériences.
Plusieurs chercheurs
Le Collectif lance cette étude en collaboration avec des chercheurs de l'Université de Saint-Boniface et de l'Université du Manitoba. Danielle de Moissac, professeure à l'USB est membre du comité scientifique et est la chercheure principale de l'étude.
On développe des outils pour la collecte des données, on s'assure que le processus se fasse de façon éthique et par la suite, on fera toute l'analyse des données
, explique-t-elle.

Des participants au défilé de la Fierté 2019 à Winnipeg.
Photo : Radio-Canada / Arnaud Decroix
Mme de Moissac rappelle que la communauté LGBTQ est une portion de la population qui est vulnérable en raison de la discrimination. Le sondage permettra de voir si ses membres ont par exemple accès aux soins dans leur langue maternelle.
Ça va être intéressant de voir si, au Manitoba, l'intersectionnalité, le fait d'être une multiple minorité, a un impact encore plus grand sur l'accès aux soins et éventuellement sur la santé
, dit-elle.
Selon elle, au terme de ce sondage en ligne, un rapport sera publié et porté à la connaissance de la communauté. Le Collectif est très intéressé. Parce qu'ils veulent avancer selon les données qu'on obtient. On parle déjà d'une deuxième phase de recherche.
La chercheure principale explique que cette deuxième étape consistera notamment à approfondir certains sujets auprès de sous-groupes au sein de la communauté LGBTQ, comme les jeunes et les personnes âgées.
Ce n'est pas une étude qui va demeurer sur la tablette. Le collectif est engagé à promouvoir les connaissances et à faire bouger les choses
, affirme Danielle de Moissac.
Pour Stephan Hardy, l'enquête permettra également de faire des recommandations portant, entre autres, sur la façon dont les organismes peuvent mieux répondre aux besoins de la communauté LGBTQ d'expression française du Manitoba.
Le sondage est anonyme. Il se termine le 6 juillet et on peut le compléter en se rendant sur le site Internet du Collectif LGBTQ.