La FDA révoque l'autorisation d'urgence pour l'hydroxychloroquine
Son efficacité à prévenir ou à traiter la COVID-19 reste à démontrer.

La chloroquine n'a pas encore fait ses preuves contre la COVID-19.
Photo : Reuters / DIEGO VARA
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'agence des médicaments aux États-Unis a révoqué lundi l'autorisation d'urgence pour les médicaments contre le paludisme promus par le président Donald Trump pour le traitement de la COVID-19, alors que de plus en plus d'éléments laissent croire qu'ils seraient inefficaces contre la maladie et pourraient provoquer de graves effets secondaires.
La Food and Drug Administration (FDA) a déclaré que les médicaments hydroxychloroquine et chloroquine sont peu susceptibles d'être efficaces dans le traitement du coronavirus.
Citant des informations montrant de possibles complications cardiaques, la FDA a affirmé que les bénéfices non prouvés des médicaments ne l'emportent pas sur les risques connus et potentiels
.
Ces médicaments datant de plusieurs décennies, également prescrits pour le lupus et la polyarthrite rhumatoïde, peuvent provoquer des problèmes de rythme cardiaque, une tension artérielle très basse et des lésions musculaires ou nerveuses.
Cette décision signifie que ces médicaments obtenus par le gouvernement fédéral ne seront plus distribués aux autorités sanitaires nationales et locales pour une utilisation contre le coronavirus.
Ces médicaments sont toujours disponibles pour d'autres utilisations, de sorte que les médecins américains pourraient encore les prescrire pour la COVID-19.
Le Dr Steven Nissen, un chercheur de la Cleveland Clinic qui a souvent été un conseiller de la FDA, a salué la décision et a déclaré qu'il n'aurait pas accordé l'accès d'urgence en premier lieu.
Jeudi, un groupe d'experts des Instituts nationaux de santé (NIH) a révisé ses recommandations pour déconseiller spécifiquement l'utilisation du médicament, sauf dans les études formelles.
Les actions de la FDA et des NIH envoient un signal clair aux professionnels de la santé contre la prescription de ces médicaments contre le coronavirus.
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Aucune preuve scientifique
Le président Trump a promu l'hydroxychloroquine dès les premières semaines de l'épidémie et a stupéfait les professionnels de la santé lorsqu'il a révélé qu'il avait pris le médicament de manière préventive contre l'infection.
Aucune grande étude rigoureuse n'a montré que les médicaments étaient sécuritaires ou efficaces pour prévenir ou traiter la COVID-19. Et une série d'études récentes ont clairement montré qu'ils pouvaient faire plus de mal que de bien.
Fin mars, la FDA a autorisé l'utilisation d'urgence des médicaments pour les patients atteints de coronavirus, au même moment où le gouvernement américain acceptait 30 millions de doses d'hydroxychloroquine et de chloroquine qui avaient été données par deux fabricants de médicaments étrangers.
Des millions de ces doses ont été expédiées aux hôpitaux américains pour traiter des patients qui n'étaient pas inscrits à des essais cliniques.
Mais la FDA avait auparavant averti les médecins qu'elle avait vu des rapports d'effets secondaires dangereux et de problèmes cardiaques signalés aux centres antipoison et autres organismes de santé.
L'agence a déclaré lundi qu'elle avait révoqué l'autorisation en consultation avec la Biomedical Advanced Research and Development Authority, ou BARDA, qui avait demandé l'utilisation d'urgence.