Nous utilisons les témoins de navigation (cookies) afin d'opérer et d’améliorer nos services ainsi qu'à des fins publicitaires.
Le respect de votre vie privée est important pour nous. Si vous n'êtes pas à l'aise avec l'utilisation de ces informations,
veuillez revoir vos paramètres avant de poursuivre votre visite.Gérer vos témoins de navigationEn savoir plus
Mort de Rodney Levi : consternation et angoisse chez les Autochtones de Metepenagiag
Un contenu vidéo est disponible pour cet article
La voisine ne comprend pas pourquoi deux Autochtones ont perdu la vie en neuf jours au Nouveau-Brunswick, tous deux sous les tirs d’un agent de la paix.
« Tu ne peux pas juste arriver dans une situation et nous tuer. Nous sommes des personnes, des personnes aimées, qui ont des familles », s’indigne Pauline Young, membre de la communauté micmaque de Metepenagiag, en sanglots.
Mme Young habite à quelques minutes seulement de l'endroit où le drame de vendredi dernier a eu lieu, lorsque l’Autochtone Rodney Levi a perdu la vie à la suite d'une intervention policière de la Gendarmerie Royale du Canada.
L'incident s'est produit dans un domicile situé sur la route 425, à Boom Road, près de la Première Nation de Metepenagiag. La route était fermée à la circulation samedi.
Photo : Radio-Canada / Michele Brideau
La voisine ne comprend pas pourquoi deux Autochtones ont perdu la vie en neuf jours au Nouveau-Brunswick, tous deux sous les tirs des forces de l'ordre.
C’est arrivé juste en bas de la rue où j’habite, dit-elle samedi, toujours très ébranlée par l’événement de la veille. Ils ont tiré sur un Autochtone. Sur mon sang. Mes ancêtres se sont battus pour que nous puissions vivre dans un pays libre, où on pourrait vivre en paix. Et c’est ce que l’on reçoit?
Pauline Young avait la voix brisée par l'émotion en regardant l'endroit où s'est déroulé l'événement tragique de la veille.
Photo : Radio-Canada / Kenneth Hebert
Pauline Young indique que toute la communauté est secouée par cette semaine difficile. Avec la mort de Chantel Moore et celle de Rodney Levi, les marches de guérison organisées samedi ont aidé, mais il leur faudra encore du temps pour soulager la douleur.
Environ 300 personnes sont réunies à Moncton pour une marche silencieuse à la mémoire de Chantel Moore.
Photo : Radio-Canada / Michelle LeBlanc
Elle avoue que les relations entre les peuples autochtones et les forces de l’ordre n’ont pas toujours été faciles par le passé, mais elle craint que ce soit maintenant pire que jamais.
On a besoin de réconfort en ce moment. On a besoin de notre premier ministre, de quelqu’un, s’exclame l’Autochtone la voix tremblante.
Qu’il nous dise qu’ils vont faire quelque chose pour [nous]. Qu’ils vont cesser de nous tuer maintenant.
Une femme de 26 ans a été atteinte par balle par un agent de la Force policière d'Edmundston.
Photo : Radio-Canada / Bernard LeBel
Elle estime que la Gendarmerie Royale du Canada devrait mieux préparer ses agents à répondre à des situations de crise spécifiques aux communautés autochtones, bien présentes à l’échelle du pays.
Nous ne devons pas avoir peur de la police. Ça fait vraiment peur.
Ça fait peur, très peur. Et ça ne fait qu’empirer. [La police] doit apprendre comment bien réagir dans une situation impliquant une personne de couleur, un Autochtone, dit-elle.
Les communautés micmaques du Nouveau-Brunswick vivent difficilement le deuil de Chantel Moore et de Rodney Levi cette fin de semaine, des épreuves pénibles à surmonter selon Pauline Young.
Rodney Levi est mort lors d'une intervention policière de la GRC, près de Miramichi au Nouveau-Brunswick
Photo : Contribution
Heureusement, notre Chef Bill s’est branché en ligne pour tenter de tous nous réconforter. Merci, merci pour ça. On a besoin de réconfort, s'exclame Pauline Young.
Dans une vidéo en direct publiée sur Facebook samedi soir, le Chef de la Première Nation de Metepenagiag, Bill Ward, s’est entretenu pendant près d’une heure avec les siens. Il avait la voix nouée par l’émotion à plusieurs reprises, tentant de rassurer une communauté étouffée par le chagrin.
Chef Bill Ward s'est entretenu avec les siens lors d'une vidéo en direct de Facebook, samedi soir.
Photo : CBC
Je ne peux pas le justifier. Je ne peux pas, a déclaré Ward à propos de la mort de Rodney Levi, alors qu'il essuyait des larmes. Il avait ses démons, mais il était toujours très amical, et il n'a jamais fait de mal à personne.
Le chef de la Première Nation exige des réponses. Il a raconté samedi avoir lui-même discuté avec Rodney Levi vendredi et ce dernier était de bonne humeur, même s’il lui avait confié ne pas avoir bien dormi la nuit précédente.
Comme dans le cas de Chantel Moore, les circonstances ayant mené à la mort de Rodney Levi vendredi seront examinées par le Bureau des enquêtes indépendantes du Québec.
Avec les renseignements de Michèle Brideau et de CBCNouveau-Brunswick