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Les loutres, bonnes pour l'économie de la Colombie-Britannique

Une loutre flotte dans la mer sur son dos.

Le retour des loutres de mer sur la côte Pacifique de la Colombie-Britannique contribue à l'économie de la province à hauteur de près de 50 millions de dollars.

Photo : The Canadian Press / James Thompson

Anaïs Elboujdaïni
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le retour des populaires loutres de mer sur la côte du Pacifique de la Colombie-Britannique contribue à près de 50 millions de dollars par an à l'économie de la province malgré leur impact sur les pêches de crustacés, selon une étude publiée dans la revue Science.

Des chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique affirment que leurs conclusions peuvent s'appliquer partout où les principaux prédateurs ont été de nouveau introduits dans les écosystèmes d'où ils avaient été éliminés.

Mais ils préviennent que les avantages de cette réintroduction doivent être partagés également.

Lorsque les gens investissent dans la restauration des écosystèmes, cela peut avoir des avantages, mentionne Russ Markel, l'un des auteurs de l'article publié jeudi dans la revue Science.

[Mais] les Premières nations et les collectivités côtières n'ont pas été consultées lorsque les loutres de mer ont été réintroduites il y a 50 ans, et ils ne profitent pas de bon nombre des avantages.

Des milliers de loutres de mer

Les loutres de mer ont presque été éliminées en Colombie-Britannique par les chasseurs de fourrures du XIXe siècle. En l'absence de loutres, des espèces qui sont habituellement de proies pour le mammifère marin, comme les palourdes, les oursins et les crabes ont prospéré.

La prolifération de ces espèces a donné naissance à une industrie de la pêche lucrative, dont ont bénéficié les petits villages côtiers de la province et les Premières Nations vivant le long des côtes, pendant des décennies.

Entre 1972 et 1979, 89 loutres de mer ont été réintroduites dans leur ancien habitat et protégées en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Il y en a maintenant des milliers.

Les scientifiques ont tenté de mesurer les impacts environnementaux, économiques et sociaux de l'augmentation de la population et de les comparer les uns aux autres en dollars.

Cette étude prend cet enchevêtrement complexe d'interactions induites par les prédateurs et les place dans un contexte social et économique, explique une des coauteures, Jane Watson.

Avec moins d'oursins en raison de la réintroduction des loutres, des forêts de varech sous-marines se sont multipliées par vingt, offrant un nouvel habitat à plusieurs espèces de poissons, dont le sébaste et le saumon. Les stocks de morue ont triplé et leur durée de vie totale dans l'eau a augmenté de 37 %, créant une nouvelle industrie de la pêche d'une valeur de près de 10 millions de dollars.

De plus, les touristes ont dépensé au total environ 42 millions de dollars pour avoir la chance de voir les loutres.

Cependant, les loutres mangent jusqu'à un quart de leur poids chaque jour, de sorte que diverses industries comme celle de la pêche à la palourde ont perdu environ un quart de leur valeur. Moins de crabes et d'oursins ont aussi été pêchés.

Des bénéfices, mais pas pour tout le monde

L’étude estime la perte totale de la présence accrue des loutres à un peu plus de 7 millions de dollars. Cela laisse un avantage net d'environ 46 millions de dollars, bien que les scientifiques reconnaissent une large marge d'erreur dans leur travail.

Une grande partie de cet avantage financier a échappé à la population locale, selon l'étude. Le rétablissement de la loutre de mer est impopulaire dans de nombreuses communautés côtières.

Certaines de ces communautés ont une préférence culturelle pour leurs anciennes pêches de palourdes et de crabes et s’ennuient des oursins.

Par ailleurs, il y a une concentration des licences de pêche commerciale dans un petit nombre de mains, avance le chercheur Kai Chan.

Ces communautés ont parfois un manque d’accès à plusieurs ressources, soutient-il. Elles sont entourées de poissons, mais dans de nombreux cas, elles n'ont pas les permis, les bateaux et le carburant pour sortir et y accéder.

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