Oubliez New York – Toronto et Montréal ont la plus forte croissance démographique

Toronto a connu la plus forte croissance démographique parmi les villes canadiennes et américaines, l'an dernier.
Photo : Radio-Canada / Philippe de Montigny
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Toronto et Montréal sont en tête du palmarès des villes canadiennes et américaines qui ont connu l’an dernier les plus fortes hausses de leur population, selon une nouvelle étude de l’Université Ryerson.
Calgary, Ottawa et Edmonton occupent respectivement les quatrième, cinquième et sixième rangs, derrière Phoenix, en Arizona. Au total, 11 des 20 premières villes de la liste se trouvent au Canada.
Pour parvenir à ces résultats, les chercheuses Diana Petramala et Hannah Chan Smyth du Centre de recherche en urbanisme de l’Université Ryerson ont décortiqué les données les plus récentes de Statistique Canada ainsi que celles du Bureau du recensement des États-Unis pour la période de 12 mois se terminant le 1er juillet 2019.
Les plus grandes villes américaines – New York, Los Angeles et Chicago – ont quant à elles constaté un déclin de leur population.
Les données démontrent que la ville de New York a perdu presque autant d’habitants que Toronto en a gagné. Au cours de la période analysée, la population de la Ville Reine a augmenté de 45 742 personnes, alors que celle de la métropole américaine a baissé de 53 264.

Selon l'étude de Ryerson, la ville de New York est celle, parmi les villes canadiennes et américaines analysées, qui a connu la plus forte baisse de sa population l'an dernier.
Photo : Christina Toth
En comparant les régions métropolitaines, le Grand Toronto est passé du second rang en 2017-2018 au premier en 2018-2019, dépassant ainsi la région de Dallas-Fort Worth-Arlington. La population de la métropole canadienne a augmenté de 127 575 habitants l'an dernier, environ 10 000 de plus que la hausse recensée dans la région de Dallas.
Montréal s'est pour sa part classée au sixième rang, avec une augmentation nette de 65 205 résidents. Le Grand Vancouver, qui a vu sa population augmenter de 39 045 personnes, figure en 12e position.
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Une immigration toujours aussi forte
Le boom démographique des grandes villes canadiennes est presque entièrement attribuable à l’immigration, selon l’étude. Et les experts estiment que la pandémie de COVID-19 ne devrait pas faire dérailler cette tendance.
À long terme, ces villes restent attrayantes. Toronto demeure bien placée pour attirer des travailleurs après la crise
, affirme la chercheuse Diana Petramala.
Le Français Jean Remy Bena s’est installé à Toronto en février, tout juste avant que frappe la pandémie.
Les derniers mois n’ont pas du tout été faciles. Entre ma recherche d’emploi et de logement, c’était un peu le brouillard pour moi.
C’est pourtant les perspectives d’emploi et les opportunités d’affaires qui ont motivé le graphiste à s’établir dans la Ville Reine. C’est un centre névralgique entre le Canada et les États-Unis. J’aime beaucoup les villes dynamiques où ça bouge
, dit-il.

Jean Remy Bena a quitté Paris pour s'installer à Toronto cette année.
Photo : Radio-Canada / Philippe de Montigny
L’avocat torontois Joël Étienne affirme que les dossiers d’immigration qu’il traite ont tenu la route durant la crise sanitaire. Les appels et l’engouement pour l’immigration au Canada n’ont pas du tout été affectés, au contraire
, dit-il.
Vous avez toute une kyrielle de gens qui ont été désillusionnés par leurs propres pays relativement à la COVID-19.
L’architecte et urbaniste Éric Turcotte affirme que certaines villes canadiennes, comme Toronto, devront toutefois s'ajuster face aux sous-investissements en matière de logements, en infrastructures et en transports publics. Il ne faut pas juste s’étaler, il faut vraiment une croissance qui soit bien structurée
, dit-il.

Éric Turcotte, architecte et urbaniste chez Urban Strategies à Toronto.
Photo : Radio-Canada / Pierre-Olivier Bernatchez
Il ajoute que le manque de parcs et d’espaces verts est d’autant plus flagrant durant la crise sanitaire, alors que les Torontois tentent de profiter du beau temps tout en maintenant une distanciation physique.