Un jeune Noir de Vancouver demande justice après une arrestation violente captée par vidéo
Hanté par les événements, Jamiel Moore-Williams poursuit la Ville de Vancouver.
Jamiel Moore-Williams attend toujours le résultat de l'enquête portant sur son arrestation en 2018.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Quatre policiers de Vancouver font l'objet d'une enquête pour leur implication dans l'arrestation violente d’un jeune homme noir captée par vidéo en février 2018. Ils l'accusaient d’avoir traversé une rue sans respecter la signalisation au centre-ville de Vancouver.
Si mes amis n’avaient pas filmé la scène, je ne serais probablement pas ici
, dénonce Jamiel Moore-Williams, un instructeur de conditionnement physique et ancien joueur de l'équipe de football de l'Université de la Colombie-Britannique âgé de 23 ans.
« Je me sens ciblé. Je sentais vraiment qu’ils avaient peur de mon apparence : je suis un grand gars noir. »
Le Bureau du commissaire aux plaintes contre la police a ouvert une enquête contre les policiers concernés, et en février, le dossier a été remis au service des poursuites de la Colombie-Britannique, où il est présentement évalué pour voir si des accusations sont justifiées, indique le porte-parole Dan McLaughlin.
On ne sait pas quand le procureur de la Couronne rendra une décision.
Avis : cette vidéo contient des images qui peuvent choquer certaines personnes

L'arrestation de Jamiel Moore-Williams en février 2018 a été captée par vidéo.
Procès contre la Ville de Vancouver
Dans un recours en justice intentée contre la Ville de Vancouver, M. Moore-Williams affirme qu’il se trouvait rue Granville, dans le centre-ville de Vancouver, dans la nuit du 11 février 2018, lorsqu'une personne en détresse mentale
s’est attaquée à lui et à d’autres passants en lançant des roches.
Est-ce que je devais rester et être blessé, ou jouer au superhéros, ou simplement traverser la rue?
demande-t-il.
Au moment où il traversait la rue, un policier a fait retentir le klaxon de sa voiture, ce qui aurait mené M. Moore-Williams à lever les mains dans les airs, possiblement en faisant un geste grossier
, selon des documents judiciaires.
Le policier lui a alors demandé de présenter une pièce d'identité. Les documents indiquent que, tandis que M. Moore-Williams s’exécutait et tenait sa carte avec sa main droite, des policiers l'ont saisi par les bras et les jambes pour le plaquer au sol.
Les membres de la police de Vancouver sont accusés d’avoir frappé le jeune homme avec les poings et les pieds, à la tête et au corps, avant de lui administrer entre 7 et 14 décharges de pistolet à impulsions électriques.
Hanté par les événements
Des accusations portées contre M. Moore-Williams pour avoir traversé illégalement la chaussée et pour avoir entravé le travail des policiers ont, depuis, été suspendues, mais les faits le hantent jusqu'à ce jour.
Je ne savais pas à quel point j'étais triste avant d’en parler à un ami
, raconte-t-il.
« Je suis fatigué de pleurer. Il doit y avoir des solutions. Il doit y avoir une justice. »
Ces gars travaillent toujours et sont payés
, déplore-t-il en parlant des policiers.
Selon lui, la police de Vancouver devrait être obligée de porter des caméras d'intervention et des microphones, ce qui s'inscrit dans la ligne des récents appels à une responsabilisation accrue des forces policières.
La police de Vancouver a refusé de commenter le dossier parce qu'il est toujours en cours.
Avec les informations d'Ethan Sawyer