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Des actes racistes commis envers des Asiatiques à Montréal

Une femme se tient au milieu de la rue.

Lily Maya Wang étudie le droit à l’Université McGill, à Montréal.

Photo : Radio-Canada

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Face aux histoires de racisme à l'endroit d'Asiatiques depuis le début de la pandémie, une motion sera déposée le 15 juin au conseil municipal de Montréal pour dénoncer les actes haineux, de discrimination et de violence dont sont victimes les membres des communautés coréennes, vietnamiennes et chinoises.

Dès qu’il y a eu l’association du coronavirus avec la Chine, beaucoup de Montréalais d’origine asiatique sont devenus la cible de harcèlement, d’agressions, d’insultes, de menaces dans la rue, dans les commerces, dans le métro, dit Fo Niemi, directeur du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR).

C’est très inquiétant, surtout à cause du nombre de cas et de la gravité des actes commis, ajoute-t-il.

Le CRARR, qui a répertorié une vingtaine d’incidents depuis février dernier, est l'un des organismes à l’origine de la motion qui sera déposée par le conseiller municipal indépendant Marvin Rotrand.

En février dernier, une personne d’origine coréenne a été agressée au couteau dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. Trois pagodes bouddhistes de la communauté vietnamienne ont été vandalisées à coup de masse dans les quartiers Côte-des-Neiges et Rosemont. Des graffitis qui associent la communauté asiatique à la COVID-19 ont été peints sur des statues et des résidences.

Ces actes ont surtout été perpétrés au début de la pandémie, mais aussi au mois de mai, et touchent l’ensemble des communautés, qu’elles soient coréennes, vietnamiennes ou chinoises.

Au travail, il y a des gens qui m’ont regardé de travers en me disant : "Où étiez-vous pendant vos vacances? Êtes-vous allée en Chine?", se souvient Sophie Zhang, médecin de famille et cocheffe adjointe à l’hébergement au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal.

Une situation d’autant plus ironique que la docteure Zhang était, dans l’œil de la tempête de la COVID-19, à sauver des patients.

Depuis, elle est sur un autre front et bien visible lors des manifestations comme celles de Black Lives Matter.

« Si on ne dénonce pas ces petits actes et qu’on laisse le tout grandir, ça va dégénérer. Il faut agir maintenant pour éviter que tout cela se transforme en violence. »

— Une citation de  Sophie Zhang, médecin de famille

Il y a quand même un Asiatique qui a été poignardé à cause de son origine ethnique, rappelle-t-elle.

Portrait d'une femme au nez percé qui porte des boucles d'oreilles.

La Dre Sophie Zhang est cocheffe adjointe à l’hébergement au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal.

Photo : Radio-Canada / Courtoisie

Plusieurs personnes ont décidé de sortir de l’ombre afin de dénoncer ces situations. Un groupe d’entraide contre le racisme envers les Asiatiques au Québec a été créé il y a deux mois en réaction à l'augmentation des cas d'agression depuis le début de la pandémie.

Plus de 5000 personnes font partie du groupe, dont Lily Maya Wang, une étudiante en droit de l’Université McGill qui a répertorié une vingtaine d’histoires rapportées par des gens de sa communauté.

Les microagressions ont toujours existé pour les minorités visibles, raconte-t-elle. Moi-même, j’ai vécu des choses en grandissant ici. Peut-être qu’il y a des gens qui ne savent pas comment exprimer leurs frustrations et leurs peurs. La pandémie a fait en sorte que tout éclate.

Plaintes au SPVM

Pourtant, le SPVM n’a pas enregistré plus de plaintes qu’en temps normal, nous a-t-on dit.

Et combien y en a-t-il, en temps normal? Les policiers ne sont pas en mesure de quantifier le nombre de plaintes actuelles, donc difficile d’avoir un ordre de grandeur.

Le SPVM a effectué plusieurs approches auprès de partenaires de la communauté asiatique depuis le début de la pandémie afin d’inciter les personnes qui en sont issues à dénoncer les crimes ou les incidents à caractère haineux.

Il faut dire qu’une partie importante de ces plaintes ne sont pas signalées aux policiers. Ou encore, ces incidents ne sont pas pris au sérieux par le SPVM, selon des membres de la communauté asiatique.

Nous avons affaire à des communautés qui, traditionnellement, sont assez silencieuses, qui ne font pas de vague et qui parlent rarement de leurs problèmes publiquement. Quand les gens commencent à raconter ouvertement les menaces et les insultes dont ils sont la cible dans la rue, les commerces, les transports en commun, ça veut dire qu’il y a quelque chose de très grave, dit Fo Niemi, directeur du CRARR.

Entre-temps, le Groupe d'entraide contre le racisme envers les Asiatiques au Québec propose ce vendredi un événement en ligne appelé Opération Racisme Anti-Asiatique, pour interpeller les gouvernements provincial et municipal. Plusieurs membres de la communauté asiatique se sont aussi alliés avec le mouvement Black Lives Matter et ont l‘intention d’être bien visibles lors des prochaines manifestations.

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