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L’industrie ferroviaire doit mieux collaborer dans les gares de triage, recommande le BST

Des trains et des voies ferrées.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a publié mercredi un rapport sur une tragédie survenue en décembre 2017.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pepin

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) demande à Transports Canada, aux compagnies de chemins de fer et à leurs représentants syndicaux de travailler ensemble pour réduire le nombre de mouvements non contrôlés dans les gares de triage, particulièrement ceux provoqués par le déplacement des wagons sans utilisation des freins à air.

Dans un rapport, publié (Nouvelle fenêtre) mercredi au sujet de la mort d’une contremaîtresse du Canadien National (CN) en décembre 2017 dans une gare de triage de Melville, en Saskatchewan, le BST souligne que ce type de manoeuvre est une pratique courante dans l’industrie ferroviaire, mais qu’elle exige un certain degré de compétence, d’expérience et de jugement pour être effectuée en toute sécurité.

Si [l’industrie ferroviaire] n’adopte pas de stratégies efficaces pour améliorer la sécurité pendant les manoeuvres sans freins à air, des mouvements non contrôlés continueront de se produire, ce qui augmente le risque et la gravité de conséquences négatives, peut-on lire dans le rapport.

Ainsi, pour remédier au problème, le BST affirme qu’il revient au secteur ferroviaire d’avoir des règles, des instructions, des procédures et des processus en place pour gérer ses opérations de façon sécuritaire, mais aussi à l'organisme de réglementation de mettre en place des mesures d’application, des règles et des règlements adéquats pour garantir une surveillance réglementaire efficace d’une telle manoeuvre.

Qu’est-ce qu’une manoeuvre sans freins à air?

Les manoeuvres sans freins à air se produisent lorsque la manoeuvre d’un mouvement se fait avec les freins directs de locomotive, mais sans freins à air sur les wagons qui sont déplacés.

La grande majorité de ces manoeuvres ont lieu dans les gares de triage.

Source : Rapport d’enquête sur la sécurité du transport ferroviaire R17W0267 du Bureau de la sécurité des transports du Canada

Préoccupation sur le jumelage d’opérateurs inexpérimentés

L’enquête sur l’accident mortel de décembre 2017 a aussi révélé que les deux employés du CN qui travaillaient le soir où la tragédie s’est produite étaient qualifiés, mais relativement inexpérimentés avec le système de télécommande de locomotive qui permet d’effectuer le déplacement des wagons sans utiliser les freins à air.

L’expérience limitée de l’équipe a probablement contribué à la décision de [déplacer avec le système de télécommande de locomotive] trois wagons chargés à une vitesse insuffisante dans une pente ascendante, indique le BST, tout en mentionnant que le roulement de personnel dans l’industrie rend parfois difficile la formation des équipes de travail durant certains quarts de travail.

Il craint toutefois que les employés inexpérimentés continuent d’être jumelés dans les gares de triage si aucune mesure n’est prise pour régler le problème.

Le BST note aussi un problème de communication entre les deux employés qui travaillaient à la gare de triage de Melville sur la façon dont les wagons devaient être déplacés sur une pente ascendante.

Tragédie

Selon l’enquête du BST sur l’accident mortel à Melville, trois wagons qui étaient déplacés avec une télécommande sur une pente ascendante ont perdu leur élan et ont commencé à redescendre de manière non contrôlée.

La contremaîtresse a par la suite couru vers les wagons, est montée dans le wagon de tête et a tenté de serrer le frein à main, mais cela n'a pas été assez efficace en raison de la rapidité à laquelle descendaient les wagons.

Par conséquent, ces wagons ont percuté un autre groupe de wagons qui étaient immobilisés, et la contremaîtresse s'est retrouvée coincée entre deux d’entre eux.

Dans un courriel, un porte-parole du syndicat des Teamsters affirme qu'il est très important d'aller au fond de cette affaire afin de prévenir d'autres décès dans le secteur ferroviaire et que le syndicat est toujours en train d'analyser le rapport et ses recommandations en profondeur.

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