Un travail colossal pour rouvrir les restaurants

L'industrie de la restauration est l'une des plus touchées par la pandémie.
Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les restaurateurs ont du pain sur la planche pour mettre en place toutes les mesures sanitaires exigées par le gouvernement pour une réouverture le 15 juin dans la plupart des régions du Québec, et le 22 juin dans la grande région de Montréal.
Le président-directeur général des 41 restaurants Normandin assure que tout sera prêt dès le premier jour. Norbert Gagnon explique qu’il a profité de la crise pour moderniser l’entreprise, notamment en implantant un système de réservation en ligne. Le menu, moins varié qu’il ne l'était avant, a aussi été imprimé sur des napperons pour éviter le passage d’un client à un autre.
Avec la distance de deux mètres à respecter entre les clients, il estime qu’il sera capable d’accueillir de 50 % à 60 % du nombre de clients qu’il accueillait avant la pandémie.
Avec une salle à manger qui fonctionne, le bar risque de fonctionner aussi, la terrasse, les services de livraison et le service de comptoir, on va être capable de faire fonctionner la chaîne au complet à des volumes comme ça.
Le gestionnaire estime qu’il a mis la barre très haute
pour assurer la sécurité des clients et des employés, et l’ensemble des méthodes de travail ont été revues.
Le chiffre d’affaires ne sera probablement pas le même qu’avant la pandémie. [...] La vaisselle qui est souillée, elle est manipulée par un individu qui a un équipement de protection et qui n'est attitré qu'à ça
, explique-t-il, à titre d’exemple.
Besoin de plus de temps
Dans la région de Montréal, même si la réouverture sera permise une semaine plus tard, le chef Normand Laprise juge qu’il sera incapable de remettre ses 5 restaurants sur pied à temps pour le 22 juin.
On ne peut pas faire ça en deux semaines
, laisse-t-il tomber. C’est comme ouvrir un nouveau restaurant.
Selon lui, le travail en cuisine sera aussi beaucoup plus ardu avec l’équipement de protection obligatoire, si une distance de deux mètres est impossible entre les employés.
« On avait demandé un mètre comme en France, et ça n’a pas été retenu. Je trouve ça dommage. »
Au moment de commenter, Normand Laprise n’avait pas encore pris connaissance de toutes les exigences de la santé publique publiées lundi en fin de journée.
Les bars crient au favoritisme
Au moment d’annoncer la réouverture des restaurants, le gouvernement était incapable d’avancer une date à laquelle les bars pourraient eux aussi recommencer à servir des clients.
La Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec juge qu’il s’agit d’une grande injustice
, d'autant que le gouvernement entend permettre la consommation d’alcool sans achat de nourriture dans les restaurants.
On n'aura même pas la chance d'essayer nos clients. Ils vont s'en aller directement là-bas, et plus la période est longue, plus les gens vont s'habituer à un endroit, et ça va être plus difficile d'aller les récupérer
, se désole le PDG de la Corporation, Renaud Poulin.
« Là, on ne parle pas de santé publique, on parle de pratique commerciale. »
Selon lui, il n’y a aucune différence entre consommer un verre au restaurant où dans un bar, tant et aussi longtemps que les mesures de protection exigées par la santé publique sont appliquées à la lettre.