Hausse du nombre d’hospitalisations liées à des drogues mal identifiées

Plusieurs consommateurs ont dû être hospitalisés après avoir pris des drogues mal identifiées.
Photo : iStock
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord rapporte une hausse du nombre d’hospitalisations liées à des drogues mal identifiées dans les deux derniers mois. Ce phénomène croissant depuis le début de la pandémie inquiète des intervenants en dépendance de la région.

Les urgences de la région ont vu ce phénomène accroître depuis le début du confinement de la Côte-Nord il y a deux mois.
Photo : Radio-Canada
Plusieurs des hospitalisations rapportées sont liées à des drogues mal identifiées.
Par exemple, on pourrait recevoir de la cocaïne coupée avec du fentanyl. C’est quelque chose qu’on voit actuellement. Ça peut être en lien avec le confinement, avec la pandémie de COVID-19.
La drogue vendue et consommée sur la Côte-Nord serait également plus coupée qu’auparavant.

Sophie Boudreau est la chef du continuum dépendance, itinérance, CISSS de la Côte-Nord.
Photo : Radio-Canada / Mélissa Marcil
On remarque quelques cas où il y a des gens qui se sont retrouvés dans les urgences, entre autres dans le coin de Sept-Îles, des gens qui avaient consommé des produits qui étaient frelatés.
Un risque important pour la santé
Cette situation peut avoir des conséquences désastreuses selon l’intervenante en dépendance, Dominique Leclerc.
C’est sûr que si tu ne sais pas ce que tu consommes, il peut y avoir des répercussions assez graves. Tu peux faire une overdose et il n’y a pas de moyens de savoir avant que t’arrives à l’hôpital ce que tu as ingéré.

Depuis le début de la pandémie, l'intervenante en dépendance Dominique Leclerc a perdu le contact avec certains de ses clients.
Photo : Radio-Canada / Nicolas Lachapelle Plamondon
La situation est d’autant plus préoccupante que le travail d’intervention est compliqué par les mesures de distanciation physique pour contre la propagation du SRAS-CoV-2. Les rencontres ne se font plus que par téléphone, les centres de traitement en dépendance n’acceptent plus de nouveaux patients et le travail de prévention est au point mort.
Je ne peux pas faire mon rôle de prévention comme je veux qui est de rencontrer de nouvelles personnes.
Pour pallier le problème, le CISSS multiplie les suivis par téléphone auprès des personnes en situation de dépendance et envisage même de tenir des thérapies de groupe par visioconférence.

Isabelle Charest, députée de Brome-Missisquoi pour la Coalition Avenir Québec
Photo : Radio-Canada / Daniel Coulombe
Consommation en hausse en raison de la pandémie
Alors que certains profitent de la pandémie pour réduire leur consommation, Sophie Boudreau appréhende une hausse des cas de dépendance. Selon elle, le confinement rend la gestion du stress plus difficile pour plusieurs personnes.
Mettons que moi, mes stratégies pour gérer mon stress, c’est de faire du sport, d’aller voir des amis, d’aller marcher, je n’ai plus accès à ces stratégies-là en période de confinement.

Pour plusieurs personnes, il peut être tentant de consommer du cannabis pendant le confinement.
Photo : iStock
Elle craint donc que les gens se tournent davantage vers la consommation d’alcool, de cannabis ou de médicaments pour gérer leur stress. Ça, ça peut être monsieur madame Tout-le-Monde
, ajoute-t-elle.
Dominique Leclerc est du même avis. Elle craint la charge de travail que représente cette possible hausse de cas de dépendance.
Dans l’incertitude, une lueur d’espoir est tout de même permise pour les deux intervenantes. Elles espèrent que la levée des barrages routiers dimanche règle au moins une partie de problème.