Marche en solidarité à George Floyd à Sherbrooke
Les organisateurs de la marche (de gauche à droite) : Deborah Oriane Akpavi, Kerwins Saint-Jean et Ornella Yele.
Photo : Radio-Canada / Annick Sauvé
Les tensions qui animent les États-Unis ont des échos jusqu’en Estrie. Une marche à la mémoire de George Floyd, qui est mort à Minneapolis lors d’une arrestation policière brutale, est organisée le 7 juin prochain à Sherbrooke.
Les trois organisateurs de l’évènement ont tous été touchés par la mort de l’homme.
Malheureusement ce n’est pas la première fois que ça arrive, ni la dernière. On a enregistré tellement de vidéos comme ça sur Internet et on est vraiment tannés, on veut que ça arrête
, lance d’emblée l’un d’eux, Kerwins Saint-Jean.
Pour moi c’est un devoir. Je ne pouvais pas rester sans rien faire, c’était obligé que j’en parle. Je devais faire quelque chose pour pouvoir faire un changement. Même s’il est minime, c’est pour une grande avancée
, ajoute Ornella Yele.
J’ai de la famille aux États-Unis, ça aurait pu être mon oncle, ça aurait pu être mon cousin, donc c’est quelque chose qui pourrait m’atteindre directement. Quand j’ai vu ça, j’ai pleuré comme tout le monde et je me suis dit que ce n’est pas la première fois que ça arrive
, renchérit Deborah Oriane Akpavi.
« J’ai pleuré. Je n’arrive pas à concevoir qu’en 2020 on soit encore rendu là, ça doit s’arrêter. »
La marche vise aussi à dénoncer la brutalité policière, le racisme systémique et le profilage racial.
On le sent ici de temps à autre. Parfois en cherchant du travail, de la manière dont on nous regarde quand on va dans les magasins
, révèle Deborah Oriane Akpavi.
On est tous égaux, on mérite d’être traités comme n’importe quel humain. On n’a pas à avoir peur en tant que noir d’un policier
, soutient pour sa part Ornella Yele.
« On veut mettre quelque chose au clair pour tout le monde dans la communauté noire ou qui nous supporte : on est tannés et on veut la justice. »
La marche aura lieu le dimanche le 7 juin, à 10 h, au Marché de la Gare de Sherbrooke. COVID-19 oblige, les organisateurs assurent que la marche sera sécuritaire.
On va acheter des masques et des gants. Il y aura des gens qui vont cadrer la distance entre les personnes
, mentionne Deborah Oriane Akpavi.