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Les malades de la COVID-19 contagieux seulement les 8 premiers jours?

Un technicien de laboratoire injecte un liquide dans une plaque de microtitration.

Le travail des chercheurs de Winnipeg doit encore être confirmé par de plus amples recherches, à une plus grande échelle.

Photo : Getty Images / nicolas

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Huit jours : c’est la période pendant laquelle la COVID-19 pourrait être la plus contagieuse, selon les conclusions d’un groupe de recherche de Winnipeg. Son travail doit encore être confirmé, mais il pourrait avoir un impact sur la manière dont la maladie est traitée, prévenue et isolée.

Cette recherche a été menée de concert par des chercheurs du Laboratoire national de microbiologie, du laboratoire provincial Cadham et de l’Université du Manitoba.

Pour la réaliser, les scientifiques ont pris les échantillons de tests de 90 Manitobains déclarés positifs au test de dépistage de la COVID-19, entre le 12 mars et la première semaine d’avril.

Tous les tests venaient de patients qui ont été infectés par le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la maladie de la COVID-19. Le diagnostic utilisé dans ces cas est celui de la réaction en chaîne par polymérase, le diagnostic le plus répandu dans le monde à l’heure actuelle.

Ce type de test extrait une petite partie de matériel génétique et le copie ensuite en plus grande quantité de manière à ce qu’il soit plus facilement identifiable.

Les chercheurs de Winnipeg ont utilisé ces échantillons pour essayer de faire grossir le virus dans des cultures cellulaires. Ils y sont parvenus avec 26 échantillons, soit 29 % du total.

Cependant, il n’y avait pas d’évolution du virus dans les échantillons recueillis plus de 8 jours après le développement des symptômes, selon les résultats de l’étude publiée vendredi dans la revue scientifique Clinical Infectious Diseases.

Nous nous sommes rendu compte qu’ils [les malades] ont fait un prélèvement le huitième jour ou plus tard et que ces échantillons n’étaient plus en mesure de grandir en culture cellulaire, explique le directeur médical associé du laboratoire Cadham et principal auteur de l’étude, Jared Bullard.

« Si on n’a plus de symptômes pendant huit jours ou plus, on a moins de risques d’être contagieux pour les autres.  »

— Une citation de  Jared Bullard, directeur médical associé du laboratoire Cadham et principal auteur de l’étude

D’autres conclusions similaires

L'étude winnipégoise n’est pas la première à en arriver à ces conclusions. Selon Jared Bullard, des chercheurs en Allemagne qui travaillaient sur un plus petit échantillon sont arrivés à une conclusion similaire.

Leur étude a été publiée dans la revue Nature le mois dernier. Des chercheurs chinois ont aussi conclu la même chose, en utilisant un modèle de recherche mathématique.

L'équipe de recherche manitobaine a aussi trouvé que les échantillons semblent être les plus contagieux de 3 à 5 jours après que le patient montre les premiers symptômes de la COVID-19.

Selon Jared Bullard, la plupart des patients se font tester environ à la sixième journée. Ainsi, il devient plus facile de concentrer les efforts de traçage des contacts autour du moment le plus contagieux pour les malades.

« Les gens seront probablement à la maison 10 jours après le début des symptômes et à ce moment-là, ils sont libres de sortir et ils ne devraient pas être contagieux. »

— Une citation de  Jared Bullard, directeur médical associé du laboratoire Cadham et principal auteur de l’étude
L'évolution de la COVID-19 d'heure en heure

Trop tôt pour un changement

Pour l’heure, la province du Manitoba ne prévoit pas de réduire la période d’isolement à moins de 14 jours pour les gens qui reviennent de voyage, les autres personnes à risque et n’importe quelle personne ayant reû un diagnostic de COVID-19.

Les autorités provinciales indiquent dans un communiqué que les résultats de cette étude doivent être revus et qu'il faut faire une étude à plus grande échelle avant d'envisager de changer les consignes.

Les chercheurs abondent dans le même sens.

Cependant, cette étude reste tout de même particulièrement valable au Manitoba parce que cela reflète plusieurs des cas initiaux dans la province, qui recense 292 cas à ce jour.

[L'étude] est vraiment pertinente dans la province parce que nous avons une population avec de nombreux groupes ethniques et groupes d’âge. Je pense que, pour nous, c’est vraiment important, ajoute Jared Bullard.

Cela nous permet d’avoir la meilleure information possible pour prendre les meilleures décisions.

Avec les informations de Bartley Kives

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