Des groupes exigent un gel des projets d’élimination des déchets radioactifs

Depuis les années 1960, Ontario Power Generation entrepose les déchets nucléaires dans une dizaine de bâtiments. (archives)
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Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Plus d’une centaine d’organisations demandent au gouvernement fédéral de suspendre toute décision sur l’élimination des déchets radioactifs jusqu’à ce que le Canada se dote d’une politique plus complète dans ce domaine.
Les signataires incluent plusieurs groupes du Nord de l’Ontario, incluant Northwatch, Environment North et Keep Nuclear Waste Storage Out of Northwestern Ontario.
Dans une lettre au ministre des Ressources naturelles du Canada, Seamus O’Regan, ils rappellent qu’en février dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait recommandé au gouvernement d’améliorer sa politique de gestion des déchets radioactifs.
Les signataires demandent que le Canada s’engage à vraiment consulter les peuples autochtones et à fortement impliquer le public dès le départ
dans l’élaboration de politiques sur les déchets nucléaires canadiens et des stratégies associées à ce développement.
Les demandes de permis bientôt traitées
Les signataires soulignent aussi l’urgence de leur demande puisque la Commission canadienne de sûreté nucléaire se prépare à prendre des décisions sur plusieurs demandes de permis qui concernent les déchets radioactifs.
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Dans une déclaration à Radio-Canada, un porte-parole du ministère des Ressources naturelles, Ian Cameron, indique que le cadre politique des déchets nucléaires était en cours de révision et que toutes les parties intéressées auront la possibilité de participer à cette revue.
Le Canada s'est engagé à respecter les normes internationales les plus strictes en matière de déchets radioactifs. Tous les déchets radioactifs du Canada sont gérés en toute sécurité, conformément aux normes internationales, dans des installations autorisées et contrôlées par notre organisme de réglementation de niveau international : la Commission canadienne de sûreté nucléaire
, déclare M. Cameron.

Schéma d'un dépôt géologique en profondeur, réalisé par la Société de gestion des déchets nucléaires.
Photo : Société de gestion des déchets nucléaires
La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) étudie présentement deux sites potentiels pour l’enfouissement de déchets nucléaires, soit dans le canton d’Ignace, dans le Nord-Ouest de l’Ontario et dans la municipalité de South Bruce, dans le Sud de l’Ontario.
L’automne dernier, le canton de Hornepayne avait été éliminé de la course.
Demande de transparence dans la communication
Une représentante du groupe Northwatch, Brennain Loyd, précise que la société est à l’étape d’exploration et non de l’obtention de permis.
Malgré tout, Mme Lloyd voudrait que le processus soit régi par des politiques plus adéquates
.
Un ensemble de règles voudrait dire que la SGDN devra effectuer du meilleur travail, du travail plus fiable. Nous pensons aussi qu’ils devraient être tenus de fournir l’information
, affirme Mme Loyd.
Elle ne croit pas que cela entraînerait nécessairement un délai dans la sélection d’un site.
La SGDN a des poches très profondes, alors s’ils avaient à effectuer du travail supplémentaire, elle embauchera plus de gens pour le faire
, dit-elle.

Des travaux de forage du sol à Ignace ont été entrepris pour trouver un site permanent.
Photo : Radio-Canada
De son côté, la mairesse du canton d’Ignace, Penny Lucas, n’a pas voulu faire de commentaires sur les propositions du groupe.
Premiers coups de pioches prévus en 2032
Malgré tout, elle souligne notamment les considérations sur la sécurité de la communauté et du territoire dans le cadre du long processus d’évaluation.
Ayant été impliquée personnellement et maintenant avec la municipalité dans le processus de sélection d’un site au cours des neuf dernières années, j’ai une connaissance directe des mesures de sécurité et d’inclusion pratiquées par la SGDN et je suis confiante dans le processus qui existe actuellement
, dit-elle.
La SGDN a pour objectif de sélectionner un site définitif d’ici 2023. Des études géologiques seraient ensuite effectuées.
La construction doit s’amorcer vers 2032 et prendrait une dizaine d’années.