Réduction de moitié de la pollution de l'air à Québec depuis le confinement
Congestion automobile sur l'autouroute Henri-IV à Québec avant la pandémie.
Photo : Radio-Canada / Régis Desrosiers
Québec, comme la majorité des grandes villes du monde entier, a observé une amélioration considérable de la qualité de l'air durant le confinement lié à la pandémie de la COVID-19.
Le Réseau de surveillance de la qualité de l'air du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a analysé la période pré-COVID-19, soit du 1er janvier au 12 mars 2020, en comparaison avec la période durant le confinement du 13 mars au 10 mai.
La station de mesure du trafic routier et de son impact sur la qualité de l'air situé en bordure de l'autoroute Henri-IV a dévoilé une importante chute du nombre de véhicules. Si on dénombrait environ 500 000 véhicules par jour avant la COVID-19, ce nombre a chuté jusqu'à moins de 200 000 passages quotidiens à la fin mars.
Tout un contraste
Le contraste entre le monde d'avant et celui en temps de pandémie est facilement observable lorsqu'on s'attarde à la période de pointe matinale.
Les concentrations de monoxyde d'azote (NO) ont chuté de plus de 25 parties par milliard à 7. Une baisse du dioxyde de soufre et des particules fines (PM2,5) ont été observées. Le ministère associe ces diminutions à une réduction des activités industrielles et du chauffage au bois.
Les principaux contaminants analysés en réduction depuis le confinement
- Particules ultrafines (PM0,1) : - 80 %
- Monoxyde d'azote : - 65 %
- Dioxyde d'azote : - 60 %
- Oxydes d'azote : - 60 %
- Carbone noir : - 45 %
- Monoxyde de carbone : - 35 %
L'unique augmentation relevée provient de l'ozone. Il se pourrait que ce gaz ait réagi à la diminution des concentrations de monoxyde d'azote (NO) puisque l'ozone a une forte réaction avec le NO créant ainsi du dioxyde d'azote.
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Ailleurs
D'autres grandes villes de la province ont vu les concentrations de dioxyde d'azote réduire de plus de la moitié depuis le début du confinement.
Les grandes villes canadiennes ont quant à elles enregistré une amélioration de la qualité de l'air dans une moindre mesure. C'est le résultat des analyses menées par Chris McLinden et Debora Griffin, deux scientifiques spécialisés dans la qualité de l’air chez Environnement et Changement climatique Canada.
Les données montrent des baisses significatives des niveaux de dioxyde d'azote en raison de la faible circulation routière et de la réduction des activités industrielles. Les signaux satellites utilisés par les chercheurs n'étaient pas assez précis pour donner un diagnostic pour la ville de Québec.
À Toronto, les niveaux ont chuté de plus de 30 %. En Alberta, les villes d'Edmonton et de Calgary ont presque atteint une diminution de 40 %.
Santé Canada estime que plus de 14 000 Canadiens meurent annuellement en raison de leur exposition à la pollution atmosphérique.
Saviez-vous que...
En mars, la qualité de l'air s'est améliorée de 20 % à 40 % dans certaines villes en confinement (Wuhan, Shanghai, Hong Kong, Kyoto, Séoul et Milan), comparativement aux données de mars 2019, selon une étude menée par le chercheur expert en écologie et biologie, Marc Cadotte, de l'Université de Toronto.