« On n'en peut plus » : des parents déplorent le manque de services de garde

Pour l'instant, seuls les services de garde en milieu familial sont autorisés pour les travailleurs non essentiels de l'Ontario.
Photo : Radio-Canada / Félix Morrissette-Beaulieu
De nombreux parents qui retournent au travail ne savent pas comment organiser la garde de leurs enfants.
En Ontario, les services de garde ne sont actuellement offerts qu’aux travailleurs essentiels, et les enfants qui en bénéficient ne se comptent que dans les centaines.
La décision concernant la réouverture des garderies pour le grand public sera remise à l’étape deux
du déconfinement de la province, sans toutefois que le gouvernement ait présenté une date pour entamer cette prochaine étape.
Avant de rouvrir les golfs et les marinas et tout ça, il faudrait peut-être penser à aider les parents qui sont dans le jus depuis neuf semaines
, lance Gémma Leggett, une agente immobilière qui est mère de deux enfants.
Selon cette dernière, le gouvernement n’a pas assez songé aux familles dans son plan d’ouverture, ce qui impose un stress additionnel aux parents, tout comme aux enfants.
Là, on vient de leur apprendre que [...] ça va continuer jusqu'en septembre, et tout ce qu'on leur a promis — les camps d'été, retourner à l’école, les playdates, les anniversaires — tout ça, c’est terminé
, affirme Mme Leggett.
Plus tôt cette semaine, le gouvernement ontarien a annoncé que les écoles ne rouvriront pas avant l'automne et que des camps d'été seront annulés, y compris ceux de la Ville de Toronto.
La garde en milieu familial est le seul choix, dit Lecce
Selon le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, les familles ontariennes devront compter sur des proches ou des connaissances pour organiser des services de garde dans un milieu résidentiel.
Or, cela pose problème pour Mme Leggett, qui est immigrante et qui affirme être sans réseau de soutien familial. Pour cette dernière, il est aussi hors de question de payer une gardienne tant que la contamination par la COVID-19 demeure un risque.
La fondatrice de l’agence Nannies on Call, Michelle Kelsey, a constaté une chute de 90 % de la demande de nourrices, à temps partiel comme à temps plein.
Je pense que les gens en général ne se sentent pas à l'aise à ce stade-ci d'avoir des nounous à la maison, parce qu'elles viennent de l'extérieur
, affirme Mme Kelsey.
En temps normal, son agence place des centaines de nourrices chez des familles à Vancouver, à Calgary, à Toronto et à Ottawa, surtout autour de la saison estivale.
L’agente a tout de même réussi à obtenir des contrats pour des nourrices, par exemple, chez des médecins qui ont été appelés à travailler davantage en réponse à la COVID, mais il s'agit de contrats de quelques mois.
Dans le passé, on fonctionnait beaucoup avec des contrats d'un an, ce qu'on ne voit plus maintenant. Tout est vraiment à court terme pour voir comment se déroulera la suite
, indique-t-elle.