De nombreux parents ne voulaient pas envoyer leurs enfants à l'école

La fille de Joseph Wilson montre fièrement un devoir qu'elle a rédigé sous la supervision de son père qui s'improvise enseignant ces jours-ci.
Photo : Joseph Wilson
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu'il ne rouvrirait pas les écoles en juin. De nombreux parents s’attendaient à garder leurs enfants à la maison jusqu’en septembre. Si certains songent déjà à fermer les manuels scolaires, d’autres sont ouverts à ce que les écoles prolongent l’enseignement à distance pendant l’été.
Une semaine après le retour en classe de milliers d’élèves au Québec, le ministre ontarien de l’Éducation a donc confirmé que les élèves ontariens ne retourneraient pas en classe avant l'automne.
La mesure s’applique uniformément dans l’ensemble des conseils scolaires. Le premier ministre, Doug Ford, avait déjà indiqué qu’il rejetait une approche régionalisée comme celle qu'a adoptée la Belle Province.
Les parents étaient nombreux à privilégier l’enseignement à distance pour le reste de l’année. C’est l’avis de Joseph Wilson, de Toronto, qui considère que l’année scolaire est finie
.
Interrogé avant l'annonce du gouvernement, le père de trois fillettes disait préférer que le gouvernement mette ses efforts à mieux préparer [le retour à] l’école en septembre
.
Renée Germain, de Nipissing Ouest, est mère de trois jeunes enfants. Elle remettait en doute la stratégie du gouvernement d’annoncer un plan de réouverture des écoles le jour même de la reprise des activités dans de nombreux commerces et, de surcroît, au lendemain d’une longue fin de semaine.
« On est allé se chercher à manger et tu pouvais voir vraiment que les gens ne maintenaient pas la distance de 6 pieds. Donc, est-ce que ça va causer une hausse de cas? Je dirais que oui. »
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Même si les écoles avaient ouvert en juin, Chantal Nicholson de Windsor n’y aurait pas envoyé ses enfants.
« Je ne suis pas d’accord qu’ils retournent, je trouve qu’il est trop tôt. Je ne veux pas utiliser mes enfants comme [cobayes]. »
Vers un prolongement d’une nouvelle routine?
Chaque famille vit différemment la nouvelle réalité de l’enseignement à distance et les défis qui s’y rattachent.
Joseph Wilson et sa femme ont adapté leur quotidien pour répondre aux besoins de leurs trois filles durant le confinement.
M. Wilson se félicite d’avoir établi une nouvelle routine pour les travaux scolaires, mais craint que la motivation ne soit pas toujours au rendez-vous.
« Ça va être difficile au mois de juin de continuer chaque jour à faire l’école virtuelle. Je pense qu’on va sauter quelques sessions et trouver d’autres choses à faire. »
Pour Élyse Ojalammi, ce n’est pas la motivation qui manque pour finir son année à la maternelle. Elle a tant de plaisir à faire à la maison les tâches que lui envoie son enseignante que sa mère voit d’un bon œil la possibilité de prolonger le calendrier scolaire de trois semaines.
Sa mère, Renée Germain, explique avoir répondu à un questionnaire dans ce sens du Conseil scolaire catholique du Nouvel Ontario qui explore différentes options pour le reste de l’année.
« Ce n’est pas parce qu’on sent qu’il y a un [retard dans son apprentissage], mais on trouve que depuis qu’elle a commencé à faire son travail en ligne, elle aime beaucoup ça. Ça la garderait aussi occupée pendant trois autres semaines et ça peut juste aider à son apprentissage. »
Sans aller aussi loin que préconiser un prolongement de l’année scolaire, Jacynthe Beaulieu de Nipissing Ouest estimait elle aussi que l’année scolaire devait se terminer à la maison.
Elle s’imaginait mal un retour en classe avec des mesures de distanciation physique.
Mme Beaulieu veut continuer l’école à la maison avec ses deux filles au moins jusqu’à la fin juin.
« Ça va très bien depuis le début. J’entrevois que ça va continuer comme ça. Elles adorent ça. L’apprentissage se fait bien, on a une bonne routine. C’est super. »