Franc succès pour un projet de visière de protection par un jeune de 17 ans

Fabien Gaudreau a 17 ans et étudie à l'école secondaire Paul-Hubert de Rimouski. Il tient dans sa main une visière de protection qu'il fabrique grâce à une imprimante 3D (archives).
Photo : Radio-Canada / Denis Leduc
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le projet de deux Rimouskois de fabriquer des visières de protection avec des imprimantes 3D connaît un succès inespéré. Ce projet a été lancé le 1er avril par un étudiant de l’école Paul-Hubert et un professeur de sciences et, jusqu’ici, il a permis la fabrication de 6000 visières destinées à limiter la propagation du coronavirus.
Depuis le lancement du projet au début du mois d’avril, Fabien Gaudreau rapporte que les commandes se sont multipliées. Fabien, étudiant de 5e secondaire à l’école Paul-Hubert de Rimouski, est l’initiateur du projet.
L’idée de produire des visières dans le garage de la maison familiale a germé lorsque le Québec se montrait inquiet. Les citoyens se demandaient s’il y aurait suffisamment d’équipements de protection pour le personnel soignant.
Le projet n’est pas unique au Québec. Mais son désir de contribuer réussit rapidement à mobiliser d’autres jeunes de Rimouski, de Matane et de Rivière-du-Loup.
En peu de temps, l’enseignant en sciences Daniel Carré, avec lequel il a lancé le projet, et lui organisent une campagne de sociofinancement. Résultat : 10 000 $ sont amassés, et le gouvernement du Québec y ajoute une subvention du même montant.

La visière qui s'attache au casque de construction
Photo : Daniel Carré
La demande devient alors grandissante tout comme la production : On a environ produit 4000 visières régulières, c’est-à-dire des visières qui s’attachent directement sur la tête. On a ensuite produit environ 1000 visières de construction qu’on vient fixer sur le casque de construction pour travailler sur les chantiers
, explique Xavier Chartrand, étudiant en 5e secondaire à l’école Paul-Hubert à Rimouski.

Xavier Bertrand est un élève de 5e secondaire à l'école Paul-Hubert. Il s'est joint à Fabien Gaudreau.
Photo : Radio-Canada
L’enseignant en science de l’école Langevin à Rimouski, Daniel Carré, reconnaît que la demande est présente.Avec l’ouverture des écoles primaires, on a eu des achats de la Commission scolaire des Phares, de la Commission scolaire des Monts et marées, d’un anesthésiste de l’Hôtel-Dieu de Québec. On a également eu des demandes d’optométristes, de dentistes et de supermarchés
, rapporte-il.

L'une des visières de protection fabriquées par Fabien Gaudreau et Daniel Carré à l'aide d'une imprimante 3D (archives).
Photo : Radio-Canada / Denis Leduc
Les visières sont vendues au prix de 10 $.
Grâce au sociofinancement, 2000 visières seront données à des organismes communautaires tels que Coup de main à domicile ou encore Moisson Rimouski-Neigette. Et, dans le même esprit, l’initiateur du projet Fabien Gaudreault souhaite que la vingtaine d’imprimantes achetées soient retournées à la communauté lorsqu’ils atteindront la fin du projet. On va redonner les imprimantes à l’école pour la robotique. Parce que la robotique pour les robots, c’est un must d’avoir une imprimante 3D
, affirme-t-il.

L'imprimante 3D qui permet de fabriquer les visières
Photo : Radio-Canada / Daniel Carré
Un projet réussi
D’ici là, les jeunes se réjouissent de leur succès, mais ils sont aussi conscients qu’il provient d’une situation peu souhaitable.
Ça devrait continuer à monter le nombre de visières qu’on vend parce que les gens sortent de plus en plus. Et ils ont peur
, souligne Fabien Gaudreau. Évidemment, j’aimerais qu’on en vende plus et que ça devienne encore plus gros
, renchérit Xavier Chartrand.
Mais je souhaite aussi que ça cesse parce que si ça arrête, c’est un signe que la crise diminue.
D’après un reportage de Denis Leduc.