La nouvelle liste des CHSLD sous surveillance bourrée d'erreurs elle aussi
Le nombre de cas et de décès est sous-estimé, déplore le Syndicat québécois des employées et employés de service.

Pour entrer dans le CHSLD Vigi Mont-Royal, les travailleurs et les bénévoles doivent maintenant revêtir des protections de la tête aux pieds.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le 5 mai, le premier ministre François Legault annonçait qu’il avait lui-même demandé le retrait de la liste des centres d’hébergement et de soins longue durée sous surveillance, parce les données n’étaient « pas bonnes ». Radio-Canada a appris que la nouvelle liste publiée jeudi contient de « nombreuses disparités partout dans les établissements indiqués sur les tableaux », de l’aveu même du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Nous sommes effectivement au courant qu’il y a actuellement des incohérences dans la collection des données, précise-t-on. Nous travaillons présentement afin de donner les bons chiffres.
Si le ministère dit tenter de remédier à la situation le plus rapidement possible
, il avait pourtant suspendu la publication de la liste afin de corriger le problème.
Nous avons mis la main sur quelques communications de CHSLD privés. Le 13 mai, par exemple, la Résidence Angelica, à Montréal, signalait 138 cas actifs de COVID-19 et 51 décès associés au virus, alors que la liste du ministère indiquait 34 cas et 16 morts.
Au CHSLD Vigi Mont-Royal, un établissement infecté à 100 % et avec un système de ventilation en panne, comme le signalait Radio-Canada jeudi, 124 patients étaient toujours confirmés positifs et 70 sont morts de la maladie. Chiffres de la liste : 52 cas et 66 décès.

La liste des CHSLD sous surveillance comprend plusieurs codes de couleur selon le taux de cas confirmés de COVID-19, le rouge indiquant les lieux où plus de 25 % des résidents sont infectés.
Photo : Radio-Canada
Une réalité faussée par de mauvaises données
Les chiffres présentés seraient donc beaucoup moins importants que la réalité
, selon la présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service.
Sylvie Nelson y voit une démonstration de plus que la communication des problèmes vécus sur le terrain ne monte pas en haut
. On nous disait qu’on était équipé alors qu’on n’était pas équipé du tout, précise-t-elle. On a eu la même chose avec le site web Je contribue! Là, c’est les primes.
Les écarts entre données signalées et réelles seraient source d’angoisse
pour les travailleurs.
Mathieu Dion est correspondant parlementaire à Québec