Prime COVID-19 : le gouvernement fait la sourde oreille aux professionnels de laboratoire

La prime, qui s’élève à 4 $ de l’heure, a été annoncée le 25 avril dernier et demeurera en vigueur jusqu’en août. Les employés cumulant plus de 100 heures par mois bénéficient également d’un bonus de 250 $.

C’est juste un peu insultant d’être dans une chambre avec un patient et de savoir que tous tes collègues ont une prime, mais pas toi. Pour le même patient, pour la même journée, laisse tomber Cristine Marier, qui travaille comme technologue de laboratoire médical dans un hôpital de North Bay.

Cristine Marier a lancé une pétition ayant recueilli plus de 10 000 signatures.

Photo : Soumise par Cristine Marier

Les techniciens et technologues des laboratoires médicaux sont responsables de l’analyse quotidienne des cas de COVID-19 dans la province, mais sont également appelés à effectuer des prises de sang ou à transporter des échantillons des unités de soin vers leur laboratoire.

« Ce n'est pas vraiment une question d’argent. C’est juste que Doug Ford annonce les résultats de nos analyses chaque jour et il n’a même pas pensé à nous offrir la prime COVID-19 »

Parmi les professionnels de la santé et des services sociaux qui ont droit à une prime COVID-19, on compte notamment les employés des foyers de soins de longue durée et des maisons de retraite, des refuges d'urgence, des établissements de santé et des établissements correctionnels.

Le gouvernement provincial avait toutefois essuyé des critiques d’associations et de syndicats frustrés de voir leurs membres exclus après son annonce.

Le 28 avril, le premier ministre a alors allongé la liste des travailleurs éligibles à la prime afin d’inclure, entre autres, les ambulanciers paramédicaux et les thérapeutes respiratoires, mais pas les professionnels des laboratoires médicaux de l’Ontario.

Pas d'engagement du gouvernement

Questionné par Radio-Canada quant aux raisons l’ayant poussé à refuser aux travailleurs de laboratoire une prime COVID-19, le Ministère de la Santé de l’Ontario répond que la rémunération de pandémie est destinée au personnel de première ligne qui est confronté à de graves difficultés et qui est exposé à un risque accru lors de l'épidémie de COVID-19.

Le Ministère ajoute que la prime vise à encourager le personnel à continuer à travailler et attirera des employés potentiels pour aider à maintenir des niveaux de personnel sûrs et le fonctionnement des services de première ligne.

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Exclure les techniciens et technologues de cette catégorie a l'effet d'une gifle pour Aline Letourneau, présidente du conseil d’administration de l’Association des professionnels des laboratoires médicaux de l’Ontario.

Elle soutient que les techniciens et les technologues travaillent d'arrache-pied depuis le début de la crise, et qu'ils effectuent maintenant jusqu’à 17 000 tests par jours en plus de leurs tâches habituelles. Des tâches qui, ajoute Mme Letourneau, les exposent de façon régulière à la COVID-19.

« Les laboratoires ont commencé la pandémie avec un manque de ressources humaines. Certaines personnes ont même retardé leur date de retraite. »

On trouve que ce serait juste normal et équitable d’être traité comme les autres professionnels médicaux, dit-elle.

L’Association médicale de l’Ontario et l'Association des pathologistes de l’Ontario appuient d'ailleurs la requête des professionnels de laboratoire.