Plus de 50 000 emplois perdus en avril en Saskatchewan

Les travailleurs de la Saskatchewan connaissent des semaines difficiles depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Photo : Trent Peppler
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À l’instar des travailleurs des autres provinces canadiennes, ceux de la Saskatchewan n’ont pas été épargnés au cours du mois d’avril, puisque 52 900 emplois à temps plein ou à temps partiel se sont envolés, révèlent les plus récentes données sur la population active compilées par Statistique Canada.
Il s’agit d’une forte hausse dans la province par rapport au mois de mars, où 20 900 personnes avaient perdu leur emploi.
Cette situation précaire sur le marché du travail en Saskatchewan est notamment le résultat de la pandémie de COVID-19 et des restrictions qui ont été instaurées pour répondre à la crise de santé publique, estime l’organisation gouvernementale.
C’est évidemment malheureux de voir qu’il y a autant de pertes d’emplois, mais on ne peut pas dire qu’on est surpris
, mentionne le président-directeur général de la Chambre de commerce de la Saskatchewan, Steve McLellan.
Ce dernier pense que les travailleurs du domaine de l’alimentation et de la restauration ont été les plus touchés depuis le début de la crise de santé publique, sans oublier ceux qui travaillent dans les bureaux de certaines entreprises.
Statistiques en avril par rapport au mois de mars en Saskatchewan
Nombre d’emplois à temps plein perdus : 39 900
Nombre d’emplois à temps partiel perdus : 12 900
Nombre de personnes au chômage : 20 900
Source : Statistique Canada
Pertes d’emplois en avril selon les catégories d'âge en Saskatchewan
15 à 24 ans : 12 800
25 à 54 ans : 28 600
55 ans et plus : 11 500
Source : Statistique Canada
Taux de chômage en forte hausse
Tout comme le nombre d’emplois perdus, le taux de chômage a lui aussi bondi de façon importante entre mars et avril.
Le taux de chômage, qui était de 7,3 % en mars, a augmenté de 4 points de pourcentage pour s’établir à 11,3 % au mois d’avril.
Au cours de la même période, le taux d’emploi, qui mesure la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus qui occupent un emploi, est passé de 62,6 % à 56,7 %.
Une situation inquiétante, affirme Scott Moe
Le premier ministre de la Saskatchewan Scott Moe admet que les pertes d’emplois sont inquiétantes pour l’économie de la province et qu’elles entraînent des défis financiers.
Scott Moe précise toutefois que partout au pays les travailleurs font face à ces moments d’incertitude et que son gouvernement est déterminé à renverser la tendance.
D’ailleurs, il considère que le plan de relance de l’économie qui s’est entamé lundi pourra permettre graduellement aux Saskatchewanais de travailler de nouveau, et ce, de façon sécuritaire malgré la pandémie de COVID-19.
Souvent, nous avons l’impression d’être devant un choix : rouvrir l’économie ou contrer la propagation de la COVID-19. Nous voulons faire les deux et le faire de façon sécuritaire
, explique-t-il.
De son côté, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de la Saskatchewan Ryan Meili considère que, compte tenu des circonstances actuelles sur le marché du travail, la province devrait aider davantage les travailleurs et les entreprises à garder la tête hors de l’eau.
La réalité, c’est que ce n’est pas sécuritaire d’aller travailler présentement alors c’est très important que l’on continue à soutenir les gens [financièrement]
, déclare-t-il.
Beaucoup de personnes ont des difficultés et la province a été moins généreuse [financièrement] que les autres provinces. Ça m’inquiète. Les gens n’ont pas eu l’appui nécessaire et auront de la misère à se retrouver dans une situation stable
, ajoute Ryan Meili.
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Lueur d’espoir
Selon le directeur du département d’économie de l’Université de la Saskatchewan, Joel Bruneau les baisses enregistrées par rapport aux emplois représentent un énorme choc
.
Ce sont de nombreuses pertes d’emplois. Ce sont littéralement des statistiques que nous constatons normalement en temps de guerre
, indique-t-il.
Il pense toutefois que la province a probablement atteint un creux
et que la situation ne devrait pas s’empirer en raison de la reprise graduelle de l’économie qui permettra à plusieurs milliers de personnes de reprendre le travail.
Avec les informations de Romain Chauvet et de Jason Warick