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Les agriculteurs québécois réclament une aide d'urgence

Un homme penché sur une pousse dans un champ.

La rareté de la main-d'oeuvre constitue un des nombreux facteurs qui affligent l'industrie agricole.

Photo : Reuters / Dylan Martinez

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le milieu agroalimentaire québécois réclame une aide d’urgence des gouvernements pour lui permettre de traverser la crise actuelle et d’assurer la sécurité alimentaire.

Le secteur agroalimentaire plaide que l’aide fédérale de 252 M$ est nettement en deçà de ses besoins. Par voie de communiqué, il précise que la Fédération canadienne de l’agriculture demande un fonds d’urgence estimé à 2,6 milliards de dollars.

Les signataires de la missive sont l’Union des producteurs agricoles (UPA), Agropur Coopérative, Exceldor, Sollio Groupe Coopératif, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) et l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC).

Leurs représentants ont rencontré la presse ce matin devant la Maison de l'UPA située à Longueuil, en Montérégie, où ils ont fait part de leurs demandes pour assurer la survie de nombreuses entreprises, et éviter une hausse des prix et une chute dans l'approvisionnement.

D'entrée de jeu, ils soulignent que les secteurs de l’agriculture et de la transformation alimentaire doivent encaisser des coûts importants en raison de plusieurs facteurs comme la mise en place de mesures de sécurité, la fermeture des abattoirs, la rareté de la main-d’œuvre, les perturbations sur les marchés et « l’effondrement du marché des HRI (hôtellerie, restauration, institutions) ».

Les programmes actuels ne répondent absolument pas aux enjeux exceptionnels que nous traversons. C’est induire en erreur les producteurs et les citoyens que de déclarer le contraire, comme le font nos gouvernements, dénonce Marcel Groleau, président général de l’UPA.

Marcel Groleau parle dans un micro.

Le président général de l’UPA, Marcel Groleau.

Photo : Radio-Canada

Les signataires déplorent que les agriculteurs américains aient reçu une aide directe 10 à 12 fois plus importante que celle annoncée par le gouvernement fédéral cette semaine.

Le contexte sans précédent de la crise de la COVID-19 ajoute à la pression déjà forte qu’exerce la signature des récents accords internationaux. Si les gouvernements estiment que la filière alimentaire est un service essentiel à la population, il faut être conséquent avec les entreprises qui assurent ce service, déclare Roger Massicotte, président d’Agropur Coopérative.

Le milieu réclame entre autres une aide spécifique aux petites entreprises dont le marché principal est le HRI, une aide au soutien des inventaires et à la congélation et un fonds dédié à la promotion des aliments québécois.

Des coûts supplémentaires

À la suite de l’appel des autorités sur l’importance de l’achat local, M. Groleau dit avoir constaté un engouement des Québécois visant à encourager les producteurs de la province. Les marchés de proximité représentent entre 2 % et 4 % de la consommation. En contrepartie, les HRI constituent plus de 30 % des parts de marché et celui de la distribution alimentaire plus de 65 %.

Lorsqu’on a eu la crise de la vache folle au Canada, le gouvernement fédéral a versé des montants forfaitaires aux producteurs selon le nombre de têtes qu’ils détenaient. C’était simple, c’était rapide, c’était efficace. C’est ce type de programme que les producteurs demandent, déclare M. Groleau.

« Sans autonomie alimentaire, il n’y a pas de sécurité alimentaire. Sans sécurité alimentaire, il n’y a pas de sécurité nationale. »

— Une citation de  Marcel Groleau, président de l'UPA

Roger Massicotte, président d’Agropur Coopérative, insiste sur le fait que les mesures de protection mises en place entraînent divers coûts alors que le milieu connaît une baisse globale des ventes.

« Nous observons des hausses de coûts d’emballage et d’ingrédients, des frais d’entreposage additionnels pour les inventaires de sécurité, des impacts des plans de contingence sur nos opérations en usine… »

— Une citation de  Roger Massicotte, président d’Agropur Coopérative
 Roger Massicotte derrière un lutin.

Roger Massicotte, président d’Agropur Coopérative.

Photo : Radio-Canada

Le secteur agroalimentaire est un secteur qui marche à de très faibles marges [de profits]. Aussitôt qu’on arrive avec un bouleversement dans le marché comme la COVID-19, alors tout s’effondre, clame M. Massicotte, ajoutant que la perte d’un seul point de pourcentage se traduit par la perte de millions de dollars.

De son côté, Ghislain Gervais, président de Sollio Groupe Coopératif, demande lui aussi un accès à des programmes d’aide plus généreux, mieux adaptés et plus flexibles. Il est essentiel de limiter les conséquences à court terme et les effets à long terme sur la chaîne d’approvisionnement, affirme-t-il , mentionnant au passage que la division d’Olymel a encaissé des coûts supplémentaires de 20 M$ jusqu’à maintenant en raison de la pandémie.

Une chaîne qui tourne mal

Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec, indique que le milieu est aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre à laquelle s'ajoute de l'absentéisme, ce qui complique les opérations.

La chaîne agroalimentaire, c’est comme une grande roue qui tourne en continu, qui est synchronisée, qui est huilée. Quand il y a un maillon à l’intérieur de la chaîne qui est plus faible ou qui connaît des difficultés, évidemment, la roue ne tourne plus rond et c’est ce avec quoi on a dû composer depuis le début de la crise, illustre-t-elle.

Les mesures sanitaires et de distanciation sociale occasionnent des coûts supplémentaires en équipements de protection et en adaptation des chaînes de production estimés à 250 M$ au Québec, dit-elle, spécifiant qu'elles sont de 800 M$ à l’échelle canadienne.

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